El Watan (Algeria)

L’UE somme Londres de rembourser 2,7 milliards d’euros

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La Commission européenne a donné hier «deux mois» au Royaume-Uni pour rembourser 2,7 milliards d’euros de droits de douane destinés au budget européen, lui reprochant d’avoir frauduleus­ement laissé entrer en Europe des produits chinois soumis à un niveau de taxes inadéquat. Cette demande, qui s’inscrit dans le cadre d’une procédure dite «d’infraction» engagée par Bruxelles, menace d’exacerber encore les tensions dans le cadre des négociatio­ns sur le Brexit, quelques jours seulement après un sommet européen tendu en Autriche. Londres dispose «d’un délai de deux mois pour agir, à défaut de quoi, la Commission pourrait saisir la Cour de justice de l’UE», explique Bruxelles dans un communiqué. «Bien qu’il ait été informé des risques de fraude liés à l’importatio­n de textiles et de chaussures originaire­s de Chine, dès 2007, et qu’il lui ait été demandé de prendre des mesures appropriée­s de maîtrise des risques, le Royaume-Uni n’est pas intervenu de manière efficace pour empêcher la fraude», poursuit la Commission.

Cet ultimatum constitue la deuxième étape de la procédure d’infraction, qui avait été lancée en mars par l’UE, à la suite d’un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF). L’OLAF avait révélé, qu’entre 2013 et 2016, des montants de droits de douane importants avaient été éludés grâce à de fausses factures, des factures fictives et en présentant des déclaratio­ns de valeur en douane incorrecte­s. Or, les droits de douane font partie des ressources du budget de l’UE. L’OLAF, qui estimait alors le préjudice à 2 milliards d’euros, avait recommandé à l’UE de «récupérer l’argent» auprès du gouverneme­nt du Royaume-Uni. D’autres contrôles menés par la Commission ont ensuite fait apparaître «une augmentati­on considérab­le de l’ampleur de ce mécanisme de fraude» pour la période comprise entre novembre 2011 et décembre 2017. Cette fraude a, selon elle, «entraîné des pertes pour le budget de l’UE s’élevant à 2,7 milliards d’euros».

L’affaire est d’autant plus inopportun­e que la propositio­n de Londres pour sa future relation avec l’UE après le Brexit repose sur un «accord douanier simplifié» : le RoyaumeUni collectera­it les droits de douane sur les biens entrant sur son territoire à destinatio­n de l’UE et appliquera­it ses propres taxes sur ses importatio­ns en provenance de pays tiers. Bruxelles et Londres prévoient de s’entendre sur un accord de retrait et le cadre de leur future relation d’ici le mois de novembre, afin de permettre au Royaume-Uni de quitter comme prévu l’UE fin mars 2019.

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