Les travailleurs vident leur sac
Le torchon brûle toujours entre la responsable du secteur, qui assure l’intérim depuis cinq ans, et le personnel qui dénonce une série de dépassements.
Les travailleurs du secteur du tourisme et de l’artisanat, tous corps confondus, ont observé, hier matin, un sit-in à l’entrée principale du siège de la direction de wilaya en signe de protestation contre la directrice par intérim. Des dépassements multiples ont été énumérés par les fonctionnaires du secteur, dont le comportement dédaigneux et les menaces à l’encontre des employés. «Des propos attentatoires, voire des insultes et des injures, sont proférés quotidiennement à l’adresse du personnel exerçant, et ce, malgré nos tentatives d’apaisement, l’engagement, la persévérance, et les tentatives de relance du dialogue au sein de la direction», a déclaré l’un des représentants des protestataires. Ces derniers, faut-il le souligner au passage, ont fait preuve d’une grande maturité professionnelle pour avoir épuisé tous les moyens légaux, tout en faisant entendre leur voix de manière responsable. Hier encore, le personnel a préféré l’enceinte de la direction au lieu de la voie publique afin d’éviter toute manipulation ou tentative de récupération, selon la vision de nos interlocuteurs. A noter qu’une précédente réunion, tenue sous la responsabilité du secrétaire général de la wilaya, et durant laquelle l’intérimaire contestée a promis de se conformer aux textes régissant les relations employeur-employés, notamment pour ce qui est du principe de la préservation de l’intégrité morale des employés de la Fonction publique, n’a jamais produit les effets escomptés. «Pis encore, nous ont fait savoir les protestataires, l’intérimaire que l’on sait épaulée par le MSP, ou groupe financier local et des élus de l’APW, a redoublé de dépassements et d’arrogance à notre égard», a tonné un autre employé, qui a évoqué le recours de la responsable contestée aux menaces de mutation, de rétrogradation et de licenciement, voire de représailles extra-professionnelles. Les autres travailleurs, qui ont favorablement répondu à cet appel, estiment que d’autres révélations seront faites en temps opportun, notamment pour ce qui est de la gestion du secteur, à savoir, entre autres, les conditions dans lesquelles a été organisée le mois de juin la fête du tourisme et de l’artisanat. «Une affaire de collecte auprès des opérateurs privés et des propriétaires d’hôtels sera rendue publique avec les détails dans les prochaines semaines auprès des corps concernés», ont-ils ajouté. En voulant prendre attache avec la directrice par intérim, cette dernière a été déclarée en visite officielle. Nos deux autres tentatives sont restées sans écho. Seuls les services de sécurité étaient présents, hier, sur les lieux. Chasse gardée d’un parti politique naguère mi-rieur, mi-râleur, le tourisme est malade de ses préalables partisans, de ses compromis et de ses incertitudes. Une source administrative très au fait de ce dossier nous a fait part de ce condensé d’analyse à ce sujet : «Frappé de torpeur durant cinq longues années, le secteur du tourisme que l’on sait géré par une même obédience depuis près d’une décennie, sollicité dans diverses transactions, dont l’octroi d’assiettes foncières (à tort ou à raison), opère au grand jour le transfert des prérogatives à ses propres militants, dont le cas de Souk Ahras, où l’ex-directeur recommande une militante de sa propre formation partisane sur fond de deal pour la protection de ses arrières et c’est sans doute auprès des autres parties que l’on aura sans grands efforts les meilleurs alliés...». Le ras-le-bol exprimé par les travailleurs du tourisme traduit un malaise plus profond.