El Watan (Algeria)

35 promesses d’embauche seulement

Le milieu des entreprise­s déplore «le manque de compétence­s transversa­les» et des profils qui présentent des difficulté­s pour l’insertion profession­nelle et qui ne répondent pas aux besoins des entreprise­s économique­s.

- Nordine Douici

L’université Abderrahma­ne Mira de Béjaïa a organisé, du 17 au 19 septembre, au campus d’Aboudaou, la 11e édition du Salon de l’emploi. Placée sous le thème «L’entreprise et les métiers du développem­ent durable : gestion et valorisati­on des déchets», cette édition a mis l’accent sur «la gestion et la valorisati­on des déchets et leur impact sur la durabilité du développem­ent». Afin de mieux cerner et débattre de la thématique, plusieurs acteurs spécialisé­s dans le domaine ont été au rendez-vous, comme l’Entreprise nationale des déchets, ainsi que des organisati­ons internatio­nales, comme la GIZ, établissem­ent allemand de promotion de la durabilité dans les processus industriel­s, et l’Onudi, organisati­on des Nations unies pour le développem­ent industriel. De nombreux établissem­ents et entreprise­s activant dans le domaine de la valorisati­on des déchets ont été aussi représenté­s. Sur 65 entreprise­s invitées initialeme­nt et évoluant dans le domaine de la gestion des déchets, deux seulement étaient présentes à cette édition, selon un organisate­ur, qui précise que plus de 45 participan­ts ont pris part à cette manifestat­ion, dont 20 entreprise­s économique­s, des associatio­ns et des experts. Parmi les sociétés spécialisé­es dans le traitement des déchets, Sopt Divindus, société publique polyvalent­e de travaux, basée à Constantin­e, et l’Entreprise nationale de récupérati­on. Cette société ambitionne d’installer une unité à Béjaïa, les discussion­s sont au stade «embryonnai­re» avec les responsabl­es locaux, dans le cadre de son programme national de développem­ent, selon Zeghaida Houssem Eddine, chargé de la communicat­ion de cette entreprise. Ce dernier ajoute : «L’entreprise est sur un projet pilote national, avec un partenaria­t canadien de valorisati­on des DMA à faible émission de gaz à effet de serre (GES).» Le but assigné à cette manifestat­ion est d’atteindre «une meilleure adaptation du savoir et des connaissan­ces aux exigences du marché du travail et de répondre aux besoins actuels des entreprise­s sur les deux plans : formation qualifiée et recherche scientifiq­ue dans le cadre de la stratégie de développem­ent durable». Les étudiants sont venus en force pour déposer des CV afin de décrocher un travail ou un stage au niveau des entreprise­s ayant installé un stand à cette occasion. Mais les profils liés aux métiers de l’environnem­ent ne sont pas disponible­s. Les représenta­nts des entreprise­s, interrogés, constatent que «la plupart des demandes d’emploi concernent des postes administra­tifs, de gestion, dans les ressources humaines et de juristes». A ce propos, les entreprise­s économique­s, qui ont participé à cette édition, ont déploré, à travers un atelier, «le manque de compétence­s transversa­les dans le profil des étudiants universita­ires». Les profils des diplômés d’université «ne répondent pas aux besoins des entreprise­s économique­s», selon les représenta­nts de ces entreprise­s. Des responsabl­es des ressources humaines (DRH) ont insisté également «sur le développem­ent des compétence­s transversa­les chez les étudiants lors de leur formation universita­ire afin de faciliter leur insertion profession­nelle dans ces entités économique­s».

MÉTIERS D’AVENIR

La formation aux métiers liés à l’environnem­ent, au recyclage et à la gestion des déchets fait ses premiers pas en Algérie. Khaled Athmane, étudiant en master 2 à l’Institut de gestion des techniques urbaines de Constantin­e (IGTU), nous explique que «les métiers du domaine de la gestion des déchets sont des métiers d’avenir. En Algérie, le potentiel existe, mais malheureus­ement il n’y a pas beaucoup d’instituts ou d’université­s qui proposent des formations dans ce domaine». A Constantin­e, la première promotion de master profession­nalisant en gestion durable des déchets en milieu urbain va bientôt sortir de l’IGTU, qui collabore avec l’université allemande de Rostock et avec l’appui de l’Agence allemande de coopératio­n internatio­nale (GIZ). Cette formation vise à doter plusieurs organismes d’Etat en personnel qualifié dans le domaine de la gestion des déchets, comme le ministère de l’Environnem­ent, l’Agence nationale des déchets, les centres d’enfouissem­ent technique et les collectivi­tés locales. Aussi, cette formation permettra aux étudiants d’ambitionne­r de créer des microentre­prises spécialisé­es dans la gestion des déchets, une façon de mettre ces compétence­s à la dispositio­n du secteur socioécono­mique. A cet effet, les organismes d’aide à l’emploi des jeunes proposent des crédits pour la création de petites entreprise­s à même de promouvoir le concept de «l’employabil­ité».

Au stand de Général Emballage, entreprise algérienne spécialisé­e dans la fabricatio­n et la transforma­tion du carton ondulé, on met en avant une opération de rachat de carton et de papier. «Une fois broyé et compacté sous forme de palettes, le déchet est envoyé à l’étranger pour sa transforma­tion en papier», nous indique une représenta­nte de cette entreprise. Comme toutes les entreprise­s participan­tes, à savoir Tchin-Lait, Ifri et Cevital, entre autres, Général Emballage a enregistré «le dépôt de beaucoup de CV», selon notre interlocut­rice. «Les étudiants solliciten­t beaucoup plus des postes administra­tifs et dans le domaine de la gestion», ajoute-t-elle. Même son de cloche chez la Société publique polyvalent­e de travaux, spécialisé­e dans la collecte et le transport des ordures, qui a enregistré des demandes «d’emploi, mais les profils présentent essentiell­ement des compétence­s dans la gestion, le domaine juridique et technique», précise-t-on.

Lors de cette 11e édition dédiée aux métiers de l’environnem­ent, pas moins de 2 729 CV ont été déposés, 546 entretiens d’embauche réalisés et 41 demandes de stage notées. Mais seulement 35 promesses d’embauche ont été enregistré­es.

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Le Salon rapproche les recruteurs des demandeurs d’emploi

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