DE L'ISLAM EN FRANCE À UN ISLAM DE FRANCE, ÉTABLIR LA TRANSPARENCE ET LEVER LES AMBIGUÏTÉS
Rapport d'information de Mme Nathalie Goulet et André Reichardt, corapporteurs, fait au nom de la mission d'information du Sénat n° 757 (2015-2016) - 5 juillet 2016. (extraits)
• Apaiser le débat et situer les vrais enjeux impose de ne pas raisonner par idées toutes faites ni par préjugés réducteurs, ce qui n'est pas toujours facile, car les responsables français -publics comme privés- et les faiseurs d'opinion publique en France ont souvent une connaissance assez sommaire de l'islam, alors qu'il s'agit pourtant aujourd'hui de la deuxième religion pratiquée dans notre pays. • En fait, pour beaucoup d'entre nous, l'islam est encore vu comme une religion de l'étranger, voire comme une religion étrangère, ce qui provoque des incompréhensions réciproques, des clivages et génère des dérives de part et d'autre : radicalisation d'un côté, actes islamophobes de l'autre.
Les questions de financement du culte, de formation des imams et leur rôle dans la prévention de l’islam radical, ont été analysées.
Les rapporteurs ont orienté leurs travaux dans sept grandes directions, avec le souci de dresser un état des lieux le plus précis possible, d'apporter des réponses ou de faire part de leurs interrogations :
I. La délimitation du périmètre de l'islam en France et des problématiques spécifiques qu'il soulève.
2. Le recrutement et la formation des ministres du culte musulman exerçant en France (imams et aumôniers), notamment en vue d'en garantir la compatibilité avec les traditions françaises et les valeurs de la République.
3. La clarification des sources de financement, qu'il s'agisse de la construction des lieux de culte ou du fonctionnement des mosquées et des aumôneries musulmanes.
4. L'organisation et la transparence de la filière halal, qui soulève des problèmes à la fois cultuels, sanitaires, financiers et de compétitivité des entreprises françaises exportatrices de produits halal. 5. L'organisation, la gouvernance et la représentativité de l'organe en charge du culte musulman et du dialogue institutionnel entre ce culte et les pouvoirs publics. 6. L'enseignement privé musulman, même si la plupart des questions ne lui sont pas propres et concernent tous les établissements confessionnels, aussi bien de niveau scolaire que de niveau universitaire (contractualisation, contrôles de l'éducation nationale, etc.).
7. Quelques questions pratiques auxquelles les maires se trouvent confrontés, sans toujours disposer du soutien des préfectures ni pouvoir y apporter les réponses appropriées (l'implantation de carrés musulmans dans les cimetières, par exemple).