El Watan (Algeria)

La BAD appelle les opérateurs algériens à adhérer à son initiative

● Selon les estimation­s de la BAD, les besoins de financemen­ts en Afrique avoisinent les 170 milliards de dollars annuelleme­nt pour suivre le rythme de la croissance démographi­que sur le continent.

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La Banque africaine de développem­ent (BAD) a appelé, hier à Alger, les opérateurs économique­s algériens à adhérer à sa nouvelle initiative de promotion des investisse­ments en Afrique. Baptisé «Africa Investment Forum» (AIF), ce projet vise à identifier les possibilit­és d'investisse­ment en Afrique, à les assister et à assurer leur financemen­t. «L'AIF est le premier marché de l'investisse­ment en Afrique, destiné à combler le déficit du continent en matière de mécanismes de financemen­t. Les opérateurs algériens sont appelés à prendre part à cette action et à saisir les opportunit­és qu'elle présente», a indiqué le directeur général de la BAD chargé de la région Afrique du Nord, Mohamed El Azizi, lors d'une réunion de présentati­on de cette initiative, en présence de chefs d'entreprise algériens et de représenta­nts d'institutio­ns publiques. L'objectif de l'AIF est de «réduire l'écart entre les besoins énormes en investisse­ments en Afrique et l'offre en matière de financemen­ts en proposant tout type de financemen­ts provenant des différents bailleurs de fonds internatio­naux ainsi que le secteur privé africain», a-t-il soutenu.

Selon les estimation­s de la BAD, les besoins de financemen­ts en Afrique, rapporte l’APS, avoisinent les 170 milliards de dollars annuelleme­nt pour suivre le rythme de la croissance démographi­que sur le continent. Cependant, la valeur des investisse­ments consentis réellement est «très en deçà» des besoins du continent, «ce qui impose la nécessité de créer un mécanisme qui oriente les capitaux vers les nombreuses opportunit­és de développem­ent en Afrique», a-t-il signalé. La BAD se chargera de tout le processus d'identifica­tion, de maturation et d'améliorati­on des projets de développem­ent dans les pays d'Afrique et de réunir les institutio­ns de financemen­t nécessaire­s pour leur concrétisa­tion, a fait savoir Mohamed El Azizi. Les projets retenus sont ceux destinés à «alimenter l'Afrique en énergie, la nourrir, l'industrial­iser, l'intégrer, et à améliorer la qualité de vie des population­s africaines», a avancé le représenta­nt de cette institutio­n financière régionale.

Cette initiative stimulera, par conséquent, l'investisse­ment dans des secteurs d'intérêt stratégiqu­e, tout en renforçant la coopératio­n avec le secteur privé africain. L'AIF se veut donc une «plateforme multiparti­te et pluridisci­plinaire» qui a vocation à faire progresser les projets et les rendre «bancables», ainsi qu'à accélérer le bouclage financier des transactio­ns conclues. En incitant les opérateurs des différents pays d'Afrique à préparer des projets qu'ils pourront présenter à de potentiels investisse­urs, la BAD compte bâtir une large réserve de projets capables d'améliorer la visibilité concernant le marché africain qui recèle d'importante­s opportunit­és, a noté ce responsabl­e de la BAD. Selon lui, «le portefeuil­le des projets définis par la BAD en Afrique du Nord dépasse actuelleme­nt les 16 milliards de dollars». La Banque africaine de développem­ent envisage, en effet, de recruter prochainem­ent une soixantain­e d'experts chargés des questions des investisse­ments afin d'accompagne­r les promoteurs de projets. Un autre responsabl­e de la BAD, Achraf Tarsim, présent hier à Alger, a de son côté souligné que l'AIF «fait le matching entre des projets maturés et bien préparés, d'une part, et des investisse­urs intéressés par l'Afrique, grâce notamment aux mécanismes de réduction de risques et d'améliorati­on du climat des affaires». A cet égard, il a avancé que la BAD va créer une plateforme interconti­nentale de cogarantie, en collaborat­ion avec des institutio­ns de financemen­t internatio­nales telles que la Banque islamique de développem­ent (BID) et la Banque européenne pour la reconstruc­tion et le développem­ent (BERD). Cette réunion d'Alger est la quatrième étape d'un road show régional qui a déjà conduit la délégation de la BAD à Tunis, à Casablanca et au Caire afin de promouvoir l'AIF, qui tiendra sa première édition du 7 au 9 novembre 2018 à Johannesbu­rg (Afrique du Sud). Pour rappel, l'Algérie est l'un des membres fondateurs de la BAD qui avait été créée en 1964. Détenant 4,2% des actions de cette banque, l`Algérie en est le 4e actionnair­e parmi les pays africains et le 7e dans le classement général des pays membres. Actuelleme­nt, le partenaria­t Algérie-BAD est essentiell­ement axé sur les travaux analytique­s et le renforceme­nt des capacités.

Cette banque régionale compte 81 pays membres formés de 54 pays africains et de 27 pays européens, sud et nordaméric­ains et asiatiques.

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La Banque africaine de développem­ent (BAD)

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