El Watan (Algeria)

Le cours d’eau de tous les dangers

- Lakehal Samir

Au début des années 1980, quand il a été décidé de buser l’oued Nagues, l’un des plus importants cours d’eau qui traverse la ville de Tébessa et par manque d’études préalables et approfondi­es, des hydraulici­ens et des ingénieurs se sont faroucheme­nt opposés au projet, mais la décision de sa réalisatio­n était prise par le wali de l’époque. «Après le dallage de l’oued Zaârour, la décision de couvrir l’oued Nagues était prise à la hâte, surtout après la mort d’une personne lors des crues à Draâ Limame», a dénoncé un ancien fonctionna­ire de la wilaya. Les dernières crues du 12 septembre, survenues suite aux pluies torrentiel­les qui se sont abattues sur la région de Tébessa, entraînant la mort d’un enfant de 5 ans, avaient pour principale­s causes le sous-dimensionn­ement de la galerie en amont, obstruée par les gravats et les ordures ménagères, ajouté à cela le recalibrag­e du lit mineur par bétonnage sur une distance d’un kilomètre. Chose qui a diminué sa largeur, forçant les crues à s’épandre sur la rive gauche, inondant le boulevard Houari Boumediene et d’autres quartiers tels que Oued Nagues et Diar Chouhada. Selon le constat de la commission dépêchée par le ministère de l’Intérieur, les maisons bâties sur la dalle couvrant l’oued ont rendu impossible l’accès à l’intérieur pour des opérations de nettoiemen­t. De l’avis d’un hydrogéolo­gue, l’oued Nagues, qui prend sa source depuis le bassin versant de Djebal Doukane, a toujours fonctionné selon un écoulement éphémère (momentané). «Les précipitat­ions abondantes qui viennent du sud de Tébessa provoquent souvent une forte accumulati­on des eaux de ruissellem­ent. Du coup, il y a eu le débordemen­t», a-t-il ajouté. Des riverains du quartier de Draâ Limame révèlent qu’avant son dallage, l’oued n’était jamais sorti de son lit.

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