LE BLOGUEUR MERZOUG TOUATI SERAIT TRANSFÉRÉ DANS UNE AUTRE PRISON
Le blogueur Merzoug Touati, condamné par la cour d’appel de Béjaïa à 7 ans de prison ferme, a subi un autre changement de prison. Après avoir été transféré le 3 novembre à la prison de Bouira, Merzoug Touati aurait été déplacé vers l’établissement carcéral de Blida. Mais rien d’officiel. «La mère de Touati Merzoug est face au calvaire du transfert de son fils de la prison de Oued Ghir à Béjaïa vers la prison de Bouira», dénonce Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme. Selon lui, la mère de Merzoug Touati a découvert à ses dépens le transfert de son fils vers une autre prison. «Elle s’est déplacée aujourd’hui à la prison de Bouira pour rendre visite à son fils Merzoug. Une fois arrivée sur place, on l’informe que son fils n’est plus à Bouira, mais a été transféré ailleurs», souligne M. Salhi. Personne n’a pu lui donner le lieu exact de son transfert. «On parle sans précision de la prison de Blida. Elle a passé toute une journée à la recherche de son fils, alors que, d’après elle, on l’a informée à Béjaïa que son fils est à Bouira. La cour de Béjaïa lui a même délivré une autorisation de visite. Une peine de plus pour cette pauvre maman», ajoute M. Salhi. C’est donc le deuxième transfert en une semaine.
Merzoug Touati a été emprisonné après sa condamnation à Oued Ghir, dans la wilaya de Béjaïa. En l’éloignant de sa wilaya de résidence, Merzoug Touati risque de ne pas pouvoir recevoir régulièrement la visite de sa mère. Le premier transfert a eu lieu le 3 novembre. Selon l’avocat Salah Debbouz, «ce transfert constituera un très grand problème pour sa famille, en particulier pour sa mère, qui m’a expliqué il y a quelques instants que cette mesure constitue une punition supplémentaire pour elle». Cette décision a été dénoncée également par la LADDH. Condamné en appel à 7 ans de prison ferme après avoir écopé de 10 ans de prison en première instance, Merzoug Touati a été écroué à la prison de Oued Ghir à Béjaïa. Merzoug Touati a observé une grève de la faim de plusieurs semaines avant de l’arrêter en raison de la dégradation continue de son état de santé. Il réclame toujours l’annulation du jugement, sa libération et l’extinction des poursuites judiciaires. Il a été condamné pour être entré en contact sur internet avec un représentant du ministère israélien des Affaires étrangères. Il a interviewé cet officiel israélien tout en lui demandant de l’aider pour se rendre en Israël. Sa condamnation en mai dernier a suscité une vague d’indignation et de solidarité du mouvement associatif, des défenseurs des droits de l’homme, de partis et de figures politiques. Même des ONG internationales ont dénoncé la condamnation de Merzoug Touati. Le célèbre avocat et défenseur des droits de l’homme Mokrane Aït Larbi avait, dans une précédente déclaration, qualifié le blogueur de «détenu d’opinion».