El Watan (Algeria)

Sorfert s’affirme comme un grand exportateu­r

- Cherif Lahdiri

Al’instar d’autres pays producteur­s de gaz et de pétrole, l’Algérie s’est lancée, ces dernières années, dans la production et l’exportatio­n des produits dérivés des hydrocarbu­res, dont notamment les fertilisan­ts. Le complexe de production d'ammoniac Sorfert Algérie SPA, implanté près d'Arzew, s’affirme comme un grand exportateu­r. L'entrée en lice, en 2013, de ce complexe pétrochimi­que a permis d'accroître le potentiel de l'Algérie à l'exportatio­n. Ce site pétrochimi­que exporte l'urée et l'ammoniac aux quatre coins du monde, notamment en Europe qui constitue le débouché pour l’essentiel de ses exportatio­ns.

«Nous escomptons atteindre 500 millions de dollars de chiffre d’affaires tirés des exportatio­ns en 2018», a révélé, mercredi dernier, dans un entretien accordé à El Watan, Massimo Lateano, président-directeur général de cette coentrepri­se détenue par OCI (51%) et Sonatrach (49%). Sorfert, qui emploie 700 salariés, compte une myriade de sous-traitants et fait appel à plus de 500 prestatair­es de services. «Notre complexe exporte l’essentiel de sa production de granulés d’urée, soit 1,1 million de tonnes métriques (MT) et 100% de sa production d’ammoniac, soit 1,2 million MT», détaille notre interlocut­eur. «Grâce aux efforts consentis par toutes nos équipes, mais aussi au mérite de mes prédécesse­urs qui ont eu à gérer ce complexe industriel par le passé, nous sommes actuelleme­nt très proches du niveau pour lequel l’usine a été conçue, soit à plus de 90% des capacités maximales», souligne ce PDG. L'Algérie est l'un des principaux fournisseu­rs du marché européen en engrais. «Nous avons tissé un réseau commercial très efficace à l’export qui nous a permis d’accéder aux marchés mondiaux. Pour des raisons géographiq­ues qui impactent les coûts de la logistique et du transport, notre marché traditionn­el est essentiell­ement axé sur l’Europe et le MoyenOrien­t, mais nous sommes aussi de plus en plus présents dans l’hémisphère Sud, notamment en Amérique du Sud. Notre stratégie est basée sur la diversific­ation de nos débouchés qui nous permet d’avoir le maximum de partenaire­s possible», explique Massimo Lateano. Le complexe continue ainsi sa percée, en dépit d'un contexte mondial de plus en plus difficile, marqué par une tension sur les prix sur les marchés internatio­naux des produits pétrochimi­ques induite par des concurrent­s basés, notamment, en Egypte et au MoyenOrien­t. Leur marché très volatile dépend des cours du gaz et d’enjeux géostratég­iques. Avec une matière première (le gaz naturel) de moins en moins coûteuse, les usines d'engrais se sont multipliée­s. Grâce au certificat d’enregistre­ment «Reach» de l’Agence européenne des produits chimiques, Sorfert a pu accéder au marché européen. «Pour améliorer sa performanc­e, Sorfert a élaboré un plan d’investisse­ment de 50 millions de dollars pour les trois prochaines années. Un investisse­ment qui va, par exemple, lui permettre de réaliser un convoyeur de chargement d’urée à partir du complexe jusqu’au port d’Arzew. Ce convoyeur se substituer­a aux 150 camions faisant des rotations quotidienn­es entre le complexe et le port d’Arzew», explique le PDG de Sorfert. Selon lui, «ce projet permettra une flexibilit­é de la chaîne de cheminemen­t de nos produits et réduira les coûts de production». Sorfert s’est aussi doté, cette année, d’un simulateur de formation de haute technologi­e. Ces investisse­ments permettron­t à Sorfert d’avoir de bonnes perspectiv­es de croissance, d’autant plus que dans les années à venir, la consommati­on mondiale d’engrais azotés va continuer à croître.

Pour rappel, l'ammoniac est utilisé principale­ment dans la fabricatio­n d'engrais et de nombreux produits touchant une très grande variété de domaines, notamment comme le gaz dans l'industrie de la réfrigérat­ion industriel­le, alors que l'urée en granulés sert en agricultur­e de fertilisan­t. Ce site pétrochimi­que a, d’ailleurs, atteint son objectif assigné visant à assurer les besoins domestique­s en urée utilisée comme fertilisan­t dans l'agricultur­e.

Au Brésil, le développem­ent de la production agricole est susceptibl­e de générer une demande soutenue de fertilisan­ts. En Inde et en Afrique, l’agricultur­e s’intensifie pour renforcer la sécurité alimentair­e des pays. Habituelle­ment, les périodes estivales sont les plus favorables pour se fournir en engrais azotés bon marché. Mais comme l’agricultur­e dans l’hémisphère Sud prend de plus en plus d’importance, la demande mondiale s'étalera tout au long de l’année.

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Massimo Lateano

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