Rien ne va plus à l’université Abbes Laghrour
Un mouvement de contestation à l’université Abbes Laghrour, à Khenchela, commence à prendre une dimension complexe ces jours-ci. L’université traverse une crise qui dure depuis longtemps, tandis que la présidence de l’université se mure dans un «silence méprisant». Après deux jours de protestations menées par les enseignants universitaires affiliés au syndicat autonome, le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), organisées la semaine écoulée, c’est au tour des étudiants d’exprimer leur colère. Ils entrent, ce lundi, dans une grève illimitée pour protester contre la «dégradation des conditions socio-pédagogiques». L’appel à la grève lancé par l’Union générale des étudiants algériens (UGEA), dénonce la mauvaise gestion des responsables du rectorat qui, selon un communiqué de l’UGEA, dont El Watan détient une copie, «refusent de suivre les instructions de la tutelle, dont l’instauration du dialogue entre l’administration et les représentants des étudiants». Par ailleurs, l’organisation estudiantine a dressé un tableau noir du fonctionnement de l’université sous tous ses aspects. Elle dénonce à travers son communiqué les conditions de vie «déplorables» dans lesquelles vivent les étudiants à l’intérieur du campus, concernant notamment «la dégradation visible dans l’enceinte des amphithéâtres et des salles de cours, l’absence des stages de courte durée a l’étranger pour les étudiants en master et doctorat et les critères de sélection, la non-application du décret exécutif n° 13-306 du 31 août 2013, portant organisation de stages pratiques en milieu professionnel à l’intention des étudiants, la mauvaise gestion de l’administration et l’absentéisme du personnel administratif, la non-application des diverses dispositions réglementaires du ministère, le manque de matériel pour les travaux pratiques, le caractère illégal des conseils de discipline de la faculté des sciences économiques et la gestion et leur utilisation pour régler des comptes avec les étudiants». Encore plus grave, le communiqué parle de «la persistance de la discrimination raciale dans l’attribution des notes par les enseignants». Toujours selon le même document, les syndicalistes ont soulevé aussi l’épineux problème lié «au manque de sécurité au niveau des campus et des résidences».