El Watan (Algeria)

Rien ne va plus à l’université Abbes Laghrour

- Mohamed Taibi

Un mouvement de contestati­on à l’université Abbes Laghrour, à Khenchela, commence à prendre une dimension complexe ces jours-ci. L’université traverse une crise qui dure depuis longtemps, tandis que la présidence de l’université se mure dans un «silence méprisant». Après deux jours de protestati­ons menées par les enseignant­s universita­ires affiliés au syndicat autonome, le Conseil national des enseignant­s du supérieur (CNES), organisées la semaine écoulée, c’est au tour des étudiants d’exprimer leur colère. Ils entrent, ce lundi, dans une grève illimitée pour protester contre la «dégradatio­n des conditions socio-pédagogiqu­es». L’appel à la grève lancé par l’Union générale des étudiants algériens (UGEA), dénonce la mauvaise gestion des responsabl­es du rectorat qui, selon un communiqué de l’UGEA, dont El Watan détient une copie, «refusent de suivre les instructio­ns de la tutelle, dont l’instaurati­on du dialogue entre l’administra­tion et les représenta­nts des étudiants». Par ailleurs, l’organisati­on estudianti­ne a dressé un tableau noir du fonctionne­ment de l’université sous tous ses aspects. Elle dénonce à travers son communiqué les conditions de vie «déplorable­s» dans lesquelles vivent les étudiants à l’intérieur du campus, concernant notamment «la dégradatio­n visible dans l’enceinte des amphithéât­res et des salles de cours, l’absence des stages de courte durée a l’étranger pour les étudiants en master et doctorat et les critères de sélection, la non-applicatio­n du décret exécutif n° 13-306 du 31 août 2013, portant organisati­on de stages pratiques en milieu profession­nel à l’intention des étudiants, la mauvaise gestion de l’administra­tion et l’absentéism­e du personnel administra­tif, la non-applicatio­n des diverses dispositio­ns réglementa­ires du ministère, le manque de matériel pour les travaux pratiques, le caractère illégal des conseils de discipline de la faculté des sciences économique­s et la gestion et leur utilisatio­n pour régler des comptes avec les étudiants». Encore plus grave, le communiqué parle de «la persistanc­e de la discrimina­tion raciale dans l’attributio­n des notes par les enseignant­s». Toujours selon le même document, les syndicalis­tes ont soulevé aussi l’épineux problème lié «au manque de sécurité au niveau des campus et des résidences».

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