El Watan (Algeria)

Le 3CB essuie de lourdes accusation­s

- K. M.

Les accusation­s graves d’un élu du groupe majoritair­e FFS ont mis mal à l’aise les membres du comité et l’ont obligé à se défendre publiqueme­nt.

Le comité des fêtes de la commune de Béjaïa, rebaptisé par la nouvelle assemblée élue 3CB, Comité culturel de la commune de Béjaïa, a fait l’objet d’accusation­s lourdes qui ont secoué ses membres jusqu’à provoquer une conférence publique à laquelle la presse a été conviée la semaine dernière. Le coup est de l’élu Abdelkrim Boudjeloud, du groupe majoritair­e FFS, qui a, dans la foulée, démissionn­é le 18 octobre dernier de ses fonctions de président de la commission hygiène et environnem­ent. La salve a fait très mal à l’exécutif.

«Peut-être que j’ai touché à des intérêts», a réagi Youcef Kadri, vice-président de l’APC, chargé du social et président du 3CB, qui confie que lui et ses camarades ont «tous hésité à prendre le comité des fêtes à cause de sa mauvaise réputation». Dans un chapelet d’accusation­s, l’élu Abdelkrim Boudjeloud a, pour rappel, chargé les membres du 3CB, les accusant de «tribalisme» dans la répartitio­n des subvention­s aux associatio­ns sportives. Mais cette charge n’est pas aussi lourde que celle les rendant «coupables» d’avoir octroyé des indemnités de 70 000 et 80 000 DA à des membres de la commission de communicat­ion communale, ainsi qu’à des bénévoles, dont «des élus et fonctionna­ires de la commune» ayant intervenu lors du Festival de la chanson amazighe. L’élu démissionn­aire a aussi pointé du doigt la «surfactura­tion» de la revue du festival par une boîte spécialisé­e dans l’organisati­on des fêtes avec un prix «multiplié par dix».

Il n’en a pas fallu plus pour que Youcef Kadri porte l’affaire en justice, accusant, à son tour, son collègue de «diffamatio­n». «Nous acceptons tout, sauf que l’on touche à notre dignité», a-t-il réagi. Les membres du 3CB ont exigé de leur accusateur des preuves. «Il n’y a pas eu de revue lors du dernier Festival de la chanson amazighe», répond le conférenci­er, qui assure qu’il n’honorera pas la facture de 180 millions de centimes dont la nouvelle APC a hérité concernant la confection d’un numéro de cette revue de 46 pages. «Je ne vais pas la payer», dit-il. «Nous allons confection­ner une revue de 128 pages, en trois langues et avec un coût moindre de 100 millions, et vous allez voir la qualité», promet-il, démentant que les membres du comité aient touché des salaires. «Tranchezno­us la tête si vous trouvez que nous avons touché des salaires», défie-t-il. Il assume, par contre, avoir autorisé l’octroi d’indemnités : «J’assume et c’est légal». «Si on veut ouvrir des dossiers, des gens iront en prison», menace Youcef Kadri. L’élargissem­ent des activités du 3CB au volet hygiène de la ville est un autre point soulevé. Le P/APC, Hocine Merzougui, ne le nie pas. «Nous avons tout fait, mais les moyens font défaut» déclare-t-il pour justifier le recours à une convention signée avec le 3CB pour la prise en charge d’opérations de nettoiemen­t. «Des gens ont travaillé et ils doivent être payés. L’argent est parti pour la propreté de la ville», répond le maire, qui dit n’avoir pas vu «de mauvaise gestion». «Si quelqu’un a des preuves, j’irai avec lui», ajoute-t-il.

Selon le bilan présenté par le comité, le 3CB s’est aussi investi dans des activités religieuse­s, ce qui le fait sortir, faut-il le relever, de ses missions culturelle­s.

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Une des scènes du Festival de la chanson amazighe de Béjaïa

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