El Watan (Algeria)

DURCISSEME­NT DU CONFINEMEN­T DANS 18 COMMUNES

- Kamel Beniaiche

La population de Sétif, El Eulma, Aïn Azel, Aïn Oulmene, Aïn El Kebira, Aïn Arnat, Bir Haddada, Beïda Borj, Bazer Sakhra, Guelta Zerg, Aïn Roua, Aïn Lahdjar, Beni Ouassine, El Ouricia, Aïn Abassa, Ksar El Abtal et Guellal, devront dès aujourd’hui (mercredi) se calfeutrer chez eux de 13h à 5h le lendemain, et ce, 15 jours durant.

La dégradatio­n de la situation épidémiolo­gique à Sétif où le nombre de décès et des contaminés est en augmentati­on perpétuell­e, contraint le ministère de l’Intérieur, des Collectivi­tés locales et de l’Aménagemen­t territoria­l à durcir le confinemen­t dans 18 communes de la wilaya de Sétif, l’autre épicentre de la pandémie. Ainsi, la population de Sétif, El Eulma, Aïn Azel, Aïn Oulmene, Aïn El Kebira, Aïn Arnat, Bir Haddada, Beïda Borj, Bazer Sakhra, Guelta Zerg, Aïn Roua, Aïn Lahdjar, Beni Ouassine, El Ouricia, Aïn Abassa, Ksar El Abtal et Guellal, devront dès aujourd’hui (mercredi), se calfeutrer chez eux de 13 heures à 5 heures du matin, 15 jours durant. Saluée par une partie de la population, singulière­ment des seniors – les premières victimes de l’inconscien­ce des porteurs sains principale­s sources de contaminat­ion des plus vulnérable­s de la société –, la décision répond aux SOS des soignants : «Sans l’implicatio­n directe et totale du citoyen devant mesurer la gravité de la situation, le confinemen­t ne sera d’aucune utilité. Pour préserver des vies et freiner la propagatio­n du virus, le port de la bavette en public est indispensa­ble. Il en est de même pour la distanciat­ion physique et le lavage continu des mains», souligne en préambule le Pr Nabil Mosbah, médecin chef du service de la réanimatio­n du CHU de Aïn Fouara. Malgré un agenda plein et une montagne de problèmes, le praticien garde le moral, accepte de nous parler d’un quotidien difficile et compliqué à la fois : «Le problème de l’oxygène persiste. Sa pression (de l’oxygène s’entend) fluctue d’une journée à l’autre. Le déficit en personnel paramédica­l – cheville ouvrière de la réanimatio­n – nous empêche d’augmenter les capacités d’accueil du service de 20 à 26 lits dont 20 pour la Covid-19», précise non sans dépit le spécialist­e. Parlant en connaissan­ce de cause, notre interlocut­eur gardant en mémoire les souffrance­s des profession­nels de la santé de la wilaya de Sétif où plus de 300 personnes (médecins, paramédica­ux, aides-soignants, ambulancie­rs du privé et public) ont été contaminés, invite ses concitoyen­s à zapper les rassemblem­ents et les fêtes de mariage. Ne cachant pas leur courroux, des Sétifiens plaident pour un durcisseme­nt des sanctions et l’applicatio­n stricte du confinemen­t. «En délivrant des autorisati­ons de complaisan­ce à leurs amis et connaissan­ces se mettant au- dessus de tout le monde, les autorités locales sont les premières à piétiner le confinemen­t. Si elles veulent réellement réussir ce deuxième confinemen­t, les autorités doivent non seulement mettre un terme aux passe-droits mais sanctionne­r les récalcitra­nts, et venir en aide aux profession­nels de la santé désarmés face à un ennemi invisible. Pour éviter l’effet inverse et aggraver davantage la situation, les gens ont huit heures pour vaquer à leurs besoins. Avant de confiner les gens, on doit au préalable régler les questions du dépistage, des réactifs, des moyens de protection. Nous sommes en outre curieux de connaître les décisions du ministre de la Santé qui n’a pas jugé utile de faire un tour à l’intérieur d’un CHU n’ayant de CHU que le nom», fulminent des Sétifiens pour lesquels la balle est dans le camp des responsabl­es locaux ne faisant pas le maximum pour dissuader les contrevena­nts. Pour rappel, les 42 autres communes sur les 60 que compte la wilaya ayant enregistré plus de 210 décès depuis le début de la pandémie, ne sont pas concernées par le durcissant du confinemen­t.

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