El Watan (Algeria)

WASHINGTON SE RETIRE DE L’OMS

- LIRE L’ARTICLE DE AMNAY IDIR

Le président américain accuse l’OMS de se montrer trop indulgente avec la Chine, où le coronaviru­s est apparu en décembre avant de se répandre sur la planète Il reproche aussi au patron de l’agence

onusienne de s’être montré incapable de réformer l’organisati­on.

Le président américain, Donald Trump, a officielle­ment lancé mardi la procédure de retrait des Etats-Unis de l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS).

Le sénateur du New Jersey et membre démocrate de la commission sénatorial­e des Affaires étrangères, Bob Menendez, a annoncé avoir été officielle­ment informé du retrait des Etats-Unis de l’organisati­on de la santé, avant que l’informatio­n ne soit confirmée. «Le Congrès a reçu la notificati­on que le Président a officielle­ment retiré les Etats-Unis de l’OMS au beau milieu d’une pandémie», a-t-il écrit sur Twitter. De son côté, le candidat démocrate à la Maison Blanche, Joe Biden, a déclaré qu’il annulerait cette décision s’il était élu le 3 novembre. «Le premier jour de ma présidence, je rejoindrai l’OMS et réaffirmer­ai notre leadership mondial», a-t-il écrit sur Twitter. Et d’ajouter : «Les Américains sont plus en sécurité quand l’Amérique s’engage pour renforcer la santé mondiale.» Ce retrait sera effectif au terme d’un délai d’un an, soit le 6 juillet 2021, ont précisé mardi plusieurs responsabl­es du gouverneme­nt américain.

La notificati­on a été envoyée au secrétaire général de l’Organisati­on des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, «qui est le dépositair­e pour l’OMS», ont-ils indiqué. Les Nations unies ont également confirmé avoir reçu lundi la lettre de retrait américain. Le porte-parole d’Antonio Guterres a précisé que les Etats-Unis, membre fondateur de l’OMS en 1948, devaient remplir deux conditions pour se retirer de l’organisati­on : respecter un délai d’un an et être à jour dans leurs contributi­ons. Les Etats-Unis, qui ont recensé leur premier décès lié au coronaviru­s début février, sont le pays le plus touché avec plus de 130 000 morts. La Chine, où le virus a fait son apparition à la fin de l’an dernier, a dénoncé hier «un nouvel exemple de l’unilatéral­isme américain». Un porte-parole de la

diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a estimé que la décision américaine «sape les efforts internatio­naux et aura un impact grave sur les pays en développem­ent».

La Fédération des scientifiq­ues américains a dénoncé le retrait du pays, estimant qu’il intervenai­t «au moment où on a le plus besoin de coopératio­n internatio­nale». Il «ne fera que nuire à la lutte mondiale contre la Covid-19», a-t-elle observé. Ce retrait «ne va pas protéger les vies ou les intérêts des Américains, cela va laisser les Américains malades et l’Amérique seule», a dénoncé le sénateur Robert Menendez, membre démocrate de la commission sénatorial­e des Affaires étrangères.

Début avril, une enquête parlementa­ire américaine conforte les soupçons déjà largement partagés à Washington : la Chine aurait menti sur le nombre de morts causés par le coronaviru­s sur son sol. Selon les autorités américaine­s, ces fausses informatio­ns

n’ont pas permis aux autres nations d’évaluer la violence de la pandémie et de s’y préparer.

DÉSENGAGEM­ENTS

Donald Trump a annoncé fin mai «mettre fin à la relation» entre son pays et l’OMS, qu’il accuse depuis le début de la pandémie de se montrer trop indulgente avec la Chine, où le coronaviru­s est apparu en décembre avant de se répandre sur la planète. Il a reproché aussi au patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, de s’être montré incapable de réformer l’organisati­on. Les Etats-Unis, qui apportent 15% du budget de l’agence onusienne, soit 400 millions de dollars par an, vont «rediriger ces fonds vers d’autres besoins de santé publique urgents et mondiaux qui le méritent», a-t-il déclaré.

Le président américain a déjà retiré son pays de plusieurs accords. Pour schématise­r, en janvier 2019, les Etats-Unis ont officielle­ment quitté l’Organisati­on des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). L’administra­tion de Donald Trump a déposé son avis de retrait en octobre 2017. L’agence onusienne accusée par certains de parti pris contre Israël : il lui est reproché d’avoir critiqué l’occupation israélienn­e de Jérusalem-Est, classé des sites historique­s comme «sites du patrimoine palestinie­n» et pour avoir octroyé à la Palestine, en 2011, une pleine adhésion à l’Unesco. En novembre de la même année, les Etats-Unis ont formelleme­nt notifié à l’ONU leur sortie de l’accord de Paris sur le climat, décidée dès 2017 par Donald Trump. Washington s’est désengagé de trois traités de désarmemen­t : celui sur le nucléaire iranien, le traité Ciel ouvert (Open Skies) visant à vérifier les mouvements militaires et les mesures de limitation des armements des pays signataire­s, et le traité INF sur les missiles terrestres de moyenne portée.

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plus besoin de coopératio­n internatio­nale» «au moment où on a le La Fédération des scientifiq­ues américains a dénoncé le retrait du pays, estimant qu’il intervenai­t

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