Un Patriote de la première heure s’en va
L’ancien chef des Patriotes de la wilaya de Chlef, El Hadj Driss Zitoufi, est décédé dimanche dernier à l’âge de 74 ans des suites d’un AVC. Il faisait partie des hommes qui se sont sacrifiés durant les années 1990 pour que l’Algérie reste debout. Ses obsèques se sont déroulées lundi au cimetière de la commune côtière de Oued Goussine, en présence d’une foule nombreuse.
Hier, troisième jour du deuil, les citoyens venus de partout, de la wilaya de Chlef et du territoire national, continuaient d’affluer au domicile mortuaire à Oued Goussine, sur le littoral de Beni Haoua, pour présenter leurs condoléances à sa famille et ses proches. Simples citoyens, chefs de parti politique, anciens compagnons de lutte, cadres et responsables en activité ou en retraite, tous tenaient à rendre un vibrant hommage à ce patriote de la première heure de la lutte contre le terrorisme aux côtés de l’Armée nationale populaire et des services de sécurité. Tous ceux qui l’ont côtoyé gardent de lui le souvenir d’un patriote dévoué, courageux, très combatif, qui ne reculait pas devant les défis. Ils ont mis l’accent sur le rôle qu’a joué Driss Zitoufi à la tête des détachements des Patriotes dans la lutte pour la protection des personnes et des biens aux côtés des forces de sécurité, durant les événements douloureux qu’a connus le pays. Une mission qui s’est soldée, faut-il le rappeler, par des résultats extrêmement positifs dans la lutte contre le terrorisme, notamment dans les régions montagneuses et reculées du Cheliff, du Dahra et de l’Ouarsenis. Il était aussi connu pour sa simplicité, son franc-parler et son engagement sans relâche pour les intérêts suprêmes du pays dans la conjoncture particulièrement difficile vécue à l’époque. Et c’est tout naturellement qu’il devient le chef des Patriotes de la région, depuis la création des groupes jusqu’en 2002.
«Après avoir créé le premier groupe de Patriotes à Oued Goussine, au début des années 1990, Driss Zitoufi a continué son oeuvre en parcourant douars, dechras et même les centres urbains pour le même objectif. Il est parvenu à mobiliser pas moins de 3600 patriotes armés, opérationnels aux quatre coins de la région et même au-delà des frontières avec les wilayas de Tipasa, Aïn Defla, Tissemsilt et Relizane. C’était la première opération du genre réalisée simultanément avec celle engagée à Bouira par son ami et chef des Patriotes Zidane El Makhfi», nous confie son fils aîné Mohamed, qui se dit fier de ce qu’a fait son père pour la région et le pays durant la décennie noire. Et d’ajouter : «Mon père était un homme de principes qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. D’ailleurs, il a démissionné du RND et de son bureau national en raison de certaines pratiques contraires à ses principes et surtout à cause… du sulfureux Bouchouareb, qui était également membre de cette instance dirigeante du parti !»
Après avoir donc quitté le RND en 2012, il s’est retiré définitivement de la scène politique en se consacrant à son activité professionnelle et à l’Association pour la promotion de la citoyenneté et des droits de l’homme qu’il avait créée en 2001.
Driss Zitoufi a également été député sous la bannière du RND, cumulant trois mandants successifs de 1997 à 2012.