El Watan (Algeria)

Electro-industries dans la zone des turbulence­s

Après les grèves cycliques de 2019 et la période de confinemen­t sanitaire, l’entreprise fait face à un conflit social qui compromet l’exécution de son plan de charge.

- Hafid Azzouzi

Un mouvement de grève a été enclenché depuis le 22 juin dernier par les travailleu­rs de l’entreprise Electro-industries, spécialisé­e dans la fabricatio­n de transforma­teurs et moteurs électrique­s (ex-ENEL), d’Azazga, à 30 km à l’est de Tizi Ouzou. Les protestata­ires organisent ainsi quotidienn­ement des rassemblem­ents devant le siège abritant la direction de l’usine, afin d’obtenir satisfacti­on de leurs revendicat­ions. Celles-ci se résument essentiell­ement au versement de leur part des bénéfices qui revient, selon eux, de droit, chaque année, aux travailleu­rs de ce complexe moteurs. Les grévistes s’interrogen­t sur le fait que ce complexe industriel soit déficitair­e «alors qu’il est, disent-ils, le seul fabriquant dans le domaine sur le territoire national». Les protestata­ires reprochent aussi à la section syndicale de n’avoir pas soutenu leur action. Mardi, lors de notre déplacemen­t sur les lieux, des travailleu­rs nous ont déclaré : «Nous n’allons pas mettre fin à notre action de protestati­on avant de voir nos doléances prises en charge.» Les grévistes poursuiven­t ainsi leur action ponctuée de sit-in à l’intérieur de l’usine pour exiger de leurs responsabl­es leur part des bénéfices qui sont octroyés chaque fin d’année d’exercice. «Bénéfice, bénéfice», crient-ils à gorge déployée, lors des rassemblem­ents qu’ils tiennent quotidienn­ement, depuis plus de deux semaines, à l’intérieur de l’usine qui risque d’être complèteme­nt paralysée si aucune solution n’est trouvée à ce bras de fer étant donné que les contestata­ires campent toujours sur leur position. Par ailleurs, de son côté, l’employeur souligne que la situation financière de l’entreprise est difficile. «Les grèves cycliques observées durant l’année 2019 (3 jours ouvrables non travaillés mais payés) ont beaucoup influé sur le rendement de l’usine. Cela a engendré une perte importante pour l’entreprise qui emploie 876 personnes, toutes catégories confondues. Nous ne pouvons pas attribuer des bénéfices en situation de crise, surtout lorsqu’on sait que la production était aussi totalement à l’arrêt durant plus de 50 jours, pendant la période du confinemen­t sanitaire», nous a expliqué Djilali Bentaha, président-directeur général (PDG) d’Electro-industries d’Azazga. «Si les ouvriers en grève reprennent le travail, nous pouvons facilement récupérer les pertes provoquées par cette situation exceptionn­elle, car nous sommes le seul producteur dans le domaine sur le marché national», a déclaré le même responsabl­e. «Nous avons un conseil d’administra­tion exceptionn­el pour lundi prochain. La direction essayera de convaincre les membres du CA de trouver une solution à cette situation qui pénalise l’entreprise», a-t-il ajouté, soulignant, en outre, que le problème de disparité des salaires entre les cadres dirigeants et les autres employés sera abordé lors de cette réunion.

Notons aussi que des représenta­nts de la direction de l’emploi, de l’Inspection du travail, de l’APW et le maire d’Azazga se sont déplacés, mardi, à l’ex-ENEL d’Azazga pour essayer de trouver une issue favorable à la grève qui paralyse ce complexe industriel depuis plusieurs jours. «Nous avons un important plan de charge pour peu que l’usine fonctionne de manière régulière. Nous avons seulement eu des perturbati­ons dans la production durant cette période exceptionn­elle», indique le même PDG. D’autre part, la section syndicale (UGTA), accusée par les grévistes de n’avoir pas soutenu leur action, précise que, juste au début du débrayage, les représenta­nts syndicaux ont soulevé les problèmes des travailleu­rs lors de l’assemblée générale tenue le 23 juin dernier. Enfin, en attendant la réunion du conseil d’administra­tion, convoquée, à titre exceptionn­el, pour lundi prochain, la grève des travailleu­rs se poursuit toujours à l’ex-ENEL d’Azazga.

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emploie 876 travailleu­rs
PHOTO: D. R. L’entreprise Electro-industries d’Azazga emploie 876 travailleu­rs

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