Attention au chant des sirènes

Le football algérien marche sur la tête. Il ne fait rien comme les autres. Une preuve supplémentaire est fournie par ce qui se passe depuis quelques jours. Alors que l’écrasante majorité des clubs professionnels s’est prononcée contre la reprise des compétitions à l’ombre de la détérioration de l’état sanitaire, la Covid19 est toujours là, des clubs amateurs font l’objet de présentes sollicitations pour dire qu’ils sont d’accord pour renouer avec la compétition dans le contexte actuel. Une sourde bataille se déroule en off. Les parties qui font le forcing en direction des clubs amateurs ont deux objectifs. Parasiter la position des clubs professionnels et sauver le système de compétition adopté en septembre 2019 en violation des statuts et règlements. Les démarcheurs de cette option sont donc mus par cet intérêt. Le football amateur doit rester loin d’un bras de fer qui ne le concerne pas. Pendant les quatre mois d’arrêt, nul ne s’est soucié de sa situation, aucune action n’a été menée dans sa direction pour s’enquérir de son quotidien. Il faut juste se demander pourquoi certains ont été envoyés en éclaireurs pour rallier à leur cause des acteurs du football amateur, les éternels oubliés. Faire lever les clubs amateurs et les opposer aux clubs professionnels est éminemment dangereux pour l’intérêt du football. Si les clubs professionnels avec leurs moyens incommensurables refusent de boucler une saison mal barrée, comment des clubs amateurs dépourvus de moyens peuvent-ils défier le bon sens et la logique pour reprendre la compétition et faire courir de grands dangers aux joueurs du football amateur ? Ses acteurs, joueurs, entraîneurs, dirigeants, supporters doivent se méfier des sirènes lâchées dans la nature après la prise de position des clubs pros vis-à-vis de la question de la reprise des compétitions.