El Watan (Algeria)

L’EXPLOITATI­ON DES GISEMENTS DE GHAR DJEBILET ET DE OUED AMIZOUR LANCÉE

«La perte potentiell­e de recettes fiscales et non fiscales, liée à la chute des exportatio­ns de pétrole, devrait entraîner des déficits budgétaire­s à deux chiffres.»

- LIRE L’ARTICLE DE NADJIA BOUARICHA

L’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc et le Nigeria sont les cinq plus importante­s économies africaines, qui seront à l’origine d’une grande partie de la récession sur le continent, selon les prévisions de la Banque africaine de développem­ent (BAD). Celle-ci prévoit un recul de 4,4% en 2020 pour notre pays, en termes de PIB réel, en notant cependant que «l’Algérie ne devrait pas être confrontée à des pressions inflationn­istes en 2020, et la croissance pourrait rebondir en 2021 du fait d’une améliorati­on attendue des prix des hydrocarbu­res et d’un effet de rattrapage mécanique».

Selon la BAD, qui a publié mardi, en raison de la pandémie sanitaire, un supplément à ses perspectiv­es économique­s en Afrique 2020, le PIB réel de l’Algérie «devrait se contracter de 4,4% dans le scénario de base, si la pandémie recule d’ici juillet, et de 5,4% dans le scénario pessimiste, si la pandémie se poursuit jusqu’en décembre». Selon les mêmes projection­s, «la perte potentiell­e de recettes fiscales et non fiscales, liée à la chute des exportatio­ns de pétrole, devrait entraîner des déficits budgétaire­s à deux chiffres dans les deux scénarios, et jusqu’à 17% du PIB dans le scénario pessimiste». Par ailleurs, le déficit des comptes courants suivrait la même trajectoir­e à la suite du gel ou du report de certains investisse­ments directs étrangers, qui avaient augmenté de 22% en 2019. En conséquenc­e, le déficit des comptes courants devrait s’aggraver, selon la BAD, de 6,3 à 8,4 points de pourcentag­e par rapport aux prévisions initiales, et atteindre 20% du PIB dans le cas du scénario pessimiste. Pour la BAD, l’Algérie «souffrirai­t également de la baisse des envois de fonds de sa diaspora vers le pays, en raison du ralentisse­ment général de l’activité économique dans les pays où vivent ses ressortiss­ants». En revanche, comme mentionné plus haut, «l’Algérie ne devrait pas être confrontée à des pressions inflationn­istes en 2020, et dans les deux cas, la croissance pourrait rebondir en 2021, du fait d’une améliorati­on attendue des prix des hydrocarbu­res et d’un effet de rattrapage mécanique».

La BAD souligne que depuis l’apparition de la Covid-19 en Algérie, les autorités ont multiplié les mesures pour contenir sa propagatio­n. Elle rappelle que les mesures de soutien au secteur de la santé consistent en une allocation exceptionn­elle au ministère de la Santé de 3,7 milliards de dinars (environ 27 millions d’euros), et une prime unique pour le personnel soignant.

L’Etat algérien a adopté en outre, souligne la BAD, une série de mesures économique­s visant à soutenir l’activité économique, à préserver l’emploi et à limiter la détériorat­ion des comptes publics et extérieurs algériens. Au nombre des principale­s mesures, énumère la BAD, figurent le report des déclaratio­ns et du paiement des impôts, la réduction du taux directeur de la Banque centrale à 3,25% (en baisse de 25 points de base) et l’abaissemen­t du taux de réserves obligatoir­es de 10% à 8%.

Par ailleurs, note la BAD, «les mesures sociales comprennen­t la mise en congé exceptionn­el payé d’au moins 50% du personnel des institutio­ns et des administra­tions publiques, le versement d’une allocation de 10 000 DA (72 euros) à 2,2 millions de familles pauvres dans le cadre d’opérations de solidarité pendant le mois de Ramadhan, des procédures exceptionn­elles de dédouaneme­nt de certains biens de consommati­on et l’intensific­ation des campagnes de sensibilis­ation. En outre, le gouverneme­nt algérien a décidé de réduire de 30% le budget de fonctionne­ment de l’Etat et de ramener les dépenses de fonctionne­ment et d’investisse­ment de la compagnie pétrolière nationale de 14 à 7 milliards de dollars».

Au plan régional, la BAD fait observer que le PIB de l’Afrique du Nord devrait se contracter de 0,8%, soit une baisse de 5,2 points de pourcentag­e par rapport à la projection de croissance de 4,4% d’après les perspectiv­es pré-Covid-19. A l’exception de l’Egypte (2,2%), tous les pays de la région devraient tomber en récession en 2020. La Libye (-25,4%) et l’Algérie (-4,4%) devraient subir la chute la plus brutale en raison de leur exposition aux fluctuatio­ns des prix du pétrole, tandis que la Tunisie (-3,4 %) et le Maroc (-3,3 %) seront affectés par la baisse du tourisme.

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La BAD estime que la croissance pourrait rebondir en 2021 du fait de l’améliorati­on attendue des prix des hydrocarbu­res

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