Large victoire pour la liste de Hakim Belahcel
Hier, le doyen des partis de l’opposition a pu enfin élire sa nouvelle équipe. Deux listes ont été soumises au vote des congressistes.
Le congrès extraordinaire du Front des forces socialistes (FFS) a finalement eu lieu hier à l’hôtel Mazafran, dans la commune de Zéralda. Un seul point à l’ordre du jour de cet événement : l’élection d’une nouvelle instance présidentielle, qui aura pour mission principale l’assainissement du climat de tension qui pèse au sein du parti et sa réhabilitation en prévision de la prochaine reconfiguration du champ politique national. Hier, le doyen des partis de l’opposition a pu enfin élire sa nouvelle équipe. Deux listes ont été soumises au vote des congressistes qui sont rentrés chez eux dès l’accomplissement de cet acte. La première est composée d’Ahmed Djeddaï de la fédération d’Alger, Ikhlef Bouaïche de la fédération de Béjaïa, de Noureddine Berkaine de la fédération de Tizi Ouzou, Semmache Kamal de la fédération de Sétif, et de Nadia Idehhadène de la fédération de Boumerdès. Dans la seconde liste, figurent le secrétaire national en poste, Hakim Belahcel de la fédération de Boumerdès, Brahim Meziani de la fédération de Béjaïa, Soufiane Chioukh de la fédération de Constantine, Hadji M’hammed de la fédération de Chlef, et Noura Touahri de la fédération d’Alger. Seuls les congressistes figurant sur les listes de 2018 et validées par la commission de préparation du congrès national ont pris part à ce congrès extraordinaire. Ils sont venus de plusieurs wilayas du pays. Sur les 331 votants, 325 se sont exprimés et 6 bulletins «nul». La liste dirigée par Belahcel a eu 176 voix contre 149 pour celle menée par Djeddai. Ainsi, Hakim Belahcel et ses pairs ont gagné cette bataille et auront du pain sur la planche ! Ce congrès extraordinaire qui s’est déroulé, dans un chapiteau aménagé pour la circonstance, se veut, selon ses animateurs, rassembleur. L’enjeu est l’unification des rangs d’un parti qui a vécu ces dernières années sa plus grave crise avec des tiraillements internes et une lutte acharnée de clans. A l’entame des travaux du congrès, Mohamed Nebbou, ancien premier secrétaire, et qui a donné le coup d’envoi, a rassuré que dorénavant la politique de l’exclusion sera bannie et chaque militant aura sa place et son mot à dire dans la formation fondée par le chef historique, feu Hocine Aït Ahmed. Pour lui, après la proclamation des résultats, il n’y a et n’y aura ni vainqueur, ni vaincu : «Le seul vainqueur de ce congrès est le FFS qui en sortira certainement grandi, en espérant que les engagements pris par les candidats seront tenus, à savoir l’application stricte des statuts et du règlement intérieur, le respect des résolutions du 5e congrès national et surtout l’engagement d’aller vers un 6e congrès ordinaire rassembleur, dans la sérénité et sans exclusion.»
BANNIR LA POLITIQUE DE L’EXCLUSION
Nebbou rappelle que les militants de la base veulent tous en finir avec cette situation caractérisée par les guerres de clans et les contradictions et aspirent à une solution pour remettre le FFS sur les rails et la voie de la légalité. «Quelle que soit l’équipe gagnante, elle travaillera en respectant les statuts du parti. Ce que le FFS a vécu va nous servir d’expérience pour ne pas rééditer les erreurs du passé. Nous voulons bâtir un parti fort qui aura sa place dans une Algérie libre, ce à quoi aspirait feu Aït Ahmed» a soutenu l’ex-premier secrétaire Hakim Belahcel. Pour beaucoup de congressistes, ce congrès qui est le fruit de compromis et de convergence d’initiatives, représente, au-delà de l’obligation statutaire et réglementaire, une opportunité pour amorcer un processus inclusif d’un règlement par les instruments démocratiques des problèmes qui se posent devant eux. «Ces assises permettront au parti de retrouver la légitimité, restaurer l’autorité, rétablir la confiance et ramener la sérénité en son sein et entre les militants.» A l’issue de l’opération de vote, l’équipe gagnante s’est s’engagée à oeuvrer pour le rassemblement sans exclusive, dépassant tous les clivages que la crise a engendrés. «Nous rejetons toute stigmatisation, tout désir de vengeance ou de marginalisation. Notre démarche se veut claire et responsable. Nous sommes convaincus qu’une fois l’apaisement retrouvé, toutes les divergences organiques et politiques peuvent se régler par le retour du débat serein, du sens des responsabilités, et de la volonté de mettre l’intérêt de notre parti et de notre pays au-dessus de toute autre considération», insistent les congressistes ayant soutenu et approuvé la liste dirigée par Hakim Belahcel.