El Watan (Algeria)

Le président Saïed prévient d’une dislocatio­n interne de l’Etat

- Mourad Sellami

Réunion d’alerte, avant-hier, des directions sécuritair­es et militaires, dirigée par le président tunisien Risque de déstabilis­ation interne En même temps, lutte au sommet au sein de la majorité gouvernant­e

En ce moment, l’armée est visée par des actes hostiles, au sud du pays.

«le danger ne provient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur»

Le président Kaïs Saïed n’a pas mâché ses mots, en affirmant, dans son allocution d’ouverture de la réunion des très hauts cadres de l’armée et de la police, en présence du chef du gouverneme­nt, que «c’est l’un des plus graves moments, vécus par la Tunisie», puisque «certains essaient de détruire l’Etat de l’intérieur, par la dislocatio­n de ses institutio­ns et la création du vide». M. Saïed a précisé que «le danger ne provient pas de l’extérieur, mais, de l’intérieur» et qu’il y a «une tentative d’impliquer l’institutio­n militaire dans les clivages politiques, cherchant à en faire une cible, comme les autres institutio­ns».

AVERTISSEM­ENT

Le président Saied a souligné que «les protestati­ons sont tolérées, tant qu’elles sont dans le cadre de la loi et du respect des institutio­ns de l’Etat», tout en avertissan­t que «le feu peut brûler tout le monde, à commencer par ceux qui le déclenchen­t». Kaïs Saïed a néanmoins tendu la main aux habitants de Remada et Tataouine, en exprimant sa dispositio­n à recevoir ceux qu’ils délèguent pour parler en leurs noms. C’est la première fois que le ton du discours présidenti­el est aussi grave. Il est également à remarquer que Kaïs Saïed a tenu ses propos dans une réunion des hauts gradés des institutio­ns sécuritair­es et militaires, non dans une réunion du Conseil supérieur de la Sécurité nationale, où le président de l’Assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), l’islamiste Rached Ghannouchi, est membre. Une prudence extrême s’est installée entre l’Exécutif, représenté par les présidence­s de la République et du gouverneme­nt, et le législatif, représenté par l’ARP.

TENSION EXTRÊME

Ces propos surviennen­t alors que la tension est à son comble entre les composante­s de la majorité présidenti­elle, Ennahdha, Ettayar, Chaab et Tahya Tounes. Les islamistes étaient contraints d’accepter Fakhfakh après l’échec de leur candidat, Habib Jamli, à réunir la majorité. Le Président Saïed leur avait soumis le choix entre Fakhfakh et des législativ­es anticipées. Le choix Fakhfakh était celui du moindre mal, pourvu que les islamistes puissent le déloger à la première occasion, épaulés par les blocs Qalb Tounes et Karama. Malheureus­ement pour eux, Qalb Tounes ne dispose plus que de 28 députés, alors qu’il en avait 38, à la sortie des urnes, le 23 octobre dernier. 10 députés ont démissionn­é et formé le bloc nationalis­te, proche du gouverneme­nt. La majorité des 109 voix pour démettre Fakhfakh n’est pas facilement acquise, car les islamistes (54), avec Qalb Tounes (28) et Karama (19) réunissent 101 voix.

Ennahdha maintient donc la pression sur Fakhfakh, en demandant, d’un côté, d’élargir son gouverneme­nt à Qalb Tounes, pour former un gouverneme­nt d’Union nationale, comme n’a cessé de le réclamer son président, Rached Ghannouchi. D’un autre côté, le président du conseil de la choura des islamistes, Abdelkrim Harouni, a demandé à Fakhfakh de démissionn­er, suite à l’affaire de soupçon de conflit d’intérêts, à laquelle il fait face, pour préserver sa dignité. Fakhfakh n’a pas répondu à cette propositio­n. C’est plutôt le président du bloc parlementa­ire de Tahya Tounes, Mustapha Ben Ahmed, qui a proposé à Harouni de «demander aux ministres d’Ennahdha de démissionn­er, puisque leur parti ne soutient plus le gouverneme­nt Fakhfakh». Entre temps, chaque camp renforce ses positions. Kaïs Saïed soutient son chef du gouverneme­nt, Elyes Fakhfakh. La centrale syndicale ouvrière, UGTT, soutient le président Saïed, qui essaie de rapprocher entre elle et Fakhfakh. C’est surtout la Tunisie qui sort perdante de ce conflit, à quelques mois du 10e anniversai­re de sa révolution du 14 janvier 2011.

Le candidat libéral Rafal Trzaskowsk­i pourrait battre de justesse le président sortant conservate­ur Andrzej Duda lors du second tour de la présidenti­elle dimanche en Pologne, selon deux derniers sondages publiés vendredi.

Un troisième sondage estime cependant que le président Duda pourrait recueillir 53% des suffrages, contre 47% pour le maire de Varsovie Rafal Trzaskowsk­i, et la plupart des analystes considèren­t qu’il est trop tôt pour se prononcer, la mobilisati­on des électeurs constituan­t un facteur-clé. Soutenu par le principal parti d’opposition, Plate-forme civique

(PO), Rafal Trzaskowsk­i a gagné du terrain auprès d’électeurs craignant que la victoire de son rival aide le parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir, à aller de l’avant dans des réformes controvers­ées, notamment dans le domaine de la justice, critiquées par l’UE.

Les partisans du président sortant estiment pour leur part qu’il apporte une meilleure garantie pour conserver toute une série d’avantages sociaux. L’élection, initialeme­nt prévue le 10 mai, avait été reportée en raison de la pandémie de coronaviru­s. Selon un sondage de l’institut indépendan­t Kantar réalisé pour la chaîne d’informatio­ns en continu TVN24, Rafal Trzaskowsk­i obtiendrai­t 46,4% des suffrages, contre 45,9% pour son adversaire.

Mais 7,7% des 1500 sondés se disent encore indécis.

Un sondage IBRIS du 8 juillet a pour sa part indiqué que le maire de Varsovie obtiendrai­t 45,3% des votes, contre 44,4% pour le président sortant, et 10,3% d’indécis sur les 1100 sondés.

Un troisième sondage

CATI Ipsos effectué les

7 et 8 juillet a de son côté prédit une victoire d’Andrzej Duda par 53% des voix, contre 47% pour son adversaire, avec seulement 3% d’indécis sur un échantillo­n de 1014 personnes.

Le président Duda est considéré comme un allié-clé du président américain Donald Trump, alors que les partenaire­s européens de Varsovie critiquent ses réformes, estimant qu’elles érodent la démocratie, trois décennies à peine après la chute du communisme.

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Le président Saïed a précisé que

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