L’Inde franchit le seuil des 5 millions de cas
La pandémie de coronavirus progresse à une vitesse folle à travers l’Inde qui a franchi, hier, le seuil des cinq millions de personnes contaminées. La seconde nation la plus peuplée de la planète, qui a enregistré un million de nouveaux cas en seulement onze jours, compte désormais un total de 5,02 millions personnes porteuses du virus, juste derrière les Etats-Unis, avec 6,59 millions de cas de la Covid-19. Mercredi, le nombre de nouvelles personnes infectées s’est élevé à plus de 90 000 et celui des décès 1290, ce qui constitue un chiffre record, selon le ministère de la Santé. Si l’Inde a mis 167 jours pour atteindre un million de cas, le million suivant a été recensé en seulement 21 jours, selon le quotidien Times of India, soit un taux de progression de la pandémie bien plus rapide que celui des Etats-Unis et du Brésil.
A peine 29 jours plus tard, l’Inde est devenue le troisième pays du monde en nombre de cas, après les Etats-Unis et le Brésil. Plus de 4 millions de personnes étaient contaminées au 5 septembre. Deux jours plus tard, elle devenait le deuxième pays du monde en nombre de cas, après les Etats-Unis. L’Inde, qui compte 1,3 milliard d’habitants, teste désormais environ un million de personnes par jour ce qui, selon de nombreux experts, est insuffisant. Ils estiment que le nombre réel d’infections pourrait être bien plus élevé. Cette hypothèse est confirmée par des études
Une propagation fulgurante de la Covid-19 en Inde réalisées ces dernières semaines qui ont mesuré les anti-corps contre le virus présents chez les habitants des mégapoles de New Delhi et de Bombay. Le Conseil indien de la recherche médicale, qui coordonne la réponse gouvernementale à la crise, a affirmé la semaine dernière que son enquête laissait présupposer qu’en mai déjà, 6,5 millions de personnes étaient infectées.
«MAUVAIS SIGNAL»
Le nombre de décès s’élevait, hier, à un total de 82 066 – soit un chiffre qui représente moins de la moitié du nombre de 195.000 morts recensés aux ÉtatsUnis – beaucoup n’étant pas correctement enregistrés par les autorités, même en temps normal. L’Inde possède un des systèmes de santé publique les plus sous-financés au monde et compte certaines des villes les plus densément peuplées. Cette forte hausse des cas survient alors même que le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi avait imposé, fin mars, l’un des confinements les plus stricts au monde, pour freiner la propagation de la maladie Covid-19.
Du jour au lendemain, des dizaines de millions se sont retrouvées sans emploi. Les déplacements ont été interdits, les commerces et les usines fermées et des millions de travailleurs migrants ont quitté les grandes métropoles pour leurs villages.
Des experts estiment que cela a entraîné la propagation du virus depuis les grands centres urbains vers les petites villes. Le PIB de l’Inde a chuté de près de 24% au premier trimestre, soit l’une des plus fortes baisses enregistrées parmi les grandes puissances économiques de la planète. Le confinement a été progressivement assoupli en dépit d’une flambée des contaminations. AFP
Il y a deux mois, ils démissionnaient avec fracas pour dénoncer la mainmise du pouvoir de Viktor Orban. Grâce au succès d’une cagnotte en ligne, les journalistes du principal site d’information de Hongrie se préparent à un retour risqué. Plus de 50 membres de l’ancienne équipe du portail Index.hu vont lancer «dans les prochains semaines» un nouveau site, Telex.hu, suite à la collecte de plus de 30 000 dons de lecteurs, pour un montant gardé secret. «Beaucoup de Hongrois ont compris que leurs libertés et la démocratie sont désormais en danger», analyse Veronika Munk, 40 ans, à la tête du nouveau projet. Cheveux blonds sur veste noire et regard déterminé, elle a passé 18 ans chez Index.hu, avant d’en claquer la porte, comme 80 de ses collègues, en juillet. Son média sortait des scoops sur la corruption et était lu quotidiennement par un million de personnes. Rare voix critique, il avait vu partir cet été la quasi totalité de sa rédaction après le brutal licenciement du rédacteur en chef, qui avait protesté contre un projet de refonte à la suite d’un changement d’actionnaire. Depuis, l’ancien responsable du site officiel de Viktor Orban a été embauché et le lectorat d’Index. hu a fondu. Dix ans après le retour au pouvoir de M. Orban, qui dit vouloir mettre en place dans son pays, membre de l’Union européenne (UE), une «démocratie illibérale», la Hongrie a chuté de la 23e à la 89e place, au classement mondial de l’ONG Reporters sans frontières. Selon les organisations internationales, les contrepouvoirs y sont très affaiblis et
«le paysage médiatique déséquilibré». Pour l’OSCE, «l’accès restreint à l’information» a contribué à la troisième victoire consécutive de M.Orban aux législatives en 2018. «On a fait taire les voix critiques l’une après l’autre, en se servant d’armes économiques comme avec Index. hu, ou de moyens légaux», comme avec le service public, estime l’analyste du groupe de réflexion Media Mertek Monitor, Gabor Polyak. Fin 2018, Bruxelles a déclenché une procédure exceptionnelle, toujours en cours, pour risque de «violation grave» des valeurs de l’UE, pointant notamment l’appauvrissement du pluralisme médiatique en Hongrie. Veronika Munk estime qu’il est désormais vital de revoir le modèle économique de la presse en sacralisant l’indépendance des rédactions par la mise en place d’abonnements. «Les gens réalisent que l’information a un prix» en Hongrie, insiste-t-elle. «On a retenu la leçon», ajoute la journaliste en dénonçant aussi la vulnérabilité liée à la dépendance aux recettes publicitaires, dont Index.hu était privé par l’Etat. Le gouvernement fait pression sur les annonceurs, affirme-t-elle.