Confusion totale autour de la rentrée scolaire
La surcharge des classes, dans certaines localités de la capitale, pourrait compromettre le protocole sanitaire.
Le retour vers les bancs de l’école se fait au début du mois de septembre de chaque année, coïncidant généralement avec la rentrée sociale. Pour cette année, la vie des élèves inscrits dans les trois cycles scolaires, primaire, collège et lycée, a été chamboulée à cause du nouveau coronavirus qui n’a pas épargné l’Algérie. Programmée pour le 13 septembre, la rentrée risque de ne pas avoir lieu avant un bon moment dès lors que le virus est toujours actif.
Dimanche dernier, Abdelaziz Djerad, Premier ministre, avait annoncé à Annaba que la date du retour en classe n’est pas fixée. «Elle dépend essentiellement des rapports du comité de la lutte contre la Covid-19», avait-il précisé. Selon certains parents, le retour sur les bancs de l’école n’est pas une chose facile à maîtriser et les normes de sécurité risquent de ne pas être drastiquement appliquées. «Il faut rappeler que certains établissements scolaires sont surchargés. Il ne faut pas oublier que des lycées comme ceux de l’Emir Abdelkader ou de Miramar, et de Hammamet accueillent jusqu’à 1000 élèves. Croyez-vous qu’il sera aisé de garantir un protocole sanitaire appliqué par tous ?», pose la question M. F., père de deux garçons au lycée Emir. Un deuxième père de famille, interrogé le dernier jour du bac au niveau du centre d’examen au lycée à Saïd Hamdine répond : «Le niveau scolaire est bas et se détériore d’année en année et avec la crise du coronavirus, nos enfants risquent de régresser encore plus. Il est vrai qu’il serait plus judicieux de rendre les cours sur une plateforme numérique mais s’il n’y aura pas de contrôle, comment nos enfants vont progresser ?», s’interroge-t-il. D’autres parents voient un autre problème car la vie active commence à reprendre, timidement certes, mais se fait timidement. Une mère de famille n’arrive pas à trouver des solutions car ses enfants sont scolarisés dans un établissement primaire privé au niveau de la commune de Dély Ibrahim, «Mon mari et moi travaillons et chaque matin nous déposons nos enfants à l’école où ils suivent leurs cours et passent la journée et y déjeunent, car l’établissement dispose d’une cantine scolaire, élément crucial. Aujourd’hui, nos parents nous aident, mais jusqu’à quand pourront-ils s’occuper de nos enfants et jusqu’à quand nos enfants resteront sans instruction ?», s’exclame Sabrina B. Quant à d’autres parents, la rentrée scolaire demeure un problème de logistique et de timing en raison du coronavirus et également le référendum du 1er novembre. Sofiane, qui vient d’inscrire ses trois enfants au lycée, collège et primaire non loin de la nouvelle cité AADL El Melha, est persuadé que la rentrée aura lieu en novembre. «On entend des rumeurs sur un retour sur les bancs en novembre, mais il est clair que la rentrée est incertaine même pour les plus hauts responsables de l’Etat. La situation est vraiment alarmante car il n’y a aucune solution concrète jusqu’à présent», s’indigne-t-il. Jusqu’à aujourd’hui, aucune date n’a encore été fixée. La direction de wilaya n’a fait aucune annonce quant à ce sujet et le ministère de tutelle n’a fait aucun communiqué sur cette question et selon un professeur souhaitant garder n’anonymat, «il est fort possible de voir encore un à deux mois encore de vacances pour des enfants qui sont en mal d’instruction», confie notre interlocuteur. Rachid Larbi