Accès difficile aux soins en milieu rural
Les habitants des localités rurales réclament la réouverture des salles de soins fermées depuis des années.
Dans les communes rurales de la wilaya de Bouira, plusieurs salles de soins sont dépourvues d’équipements et de personnel soignant. Le problème de l’accès aux soins se pose toujours dans les localités enclavées. Plusieurs structures demeurent toujours fermées. Le secteur de la santé dans la wilaya de Bouira englobe quelque 145 salles de soins dont 117 médicalisées. La fermeture des unités pour leur éloignement et la difficulté de fixer un personnel médical sont injustifiées. Des villageois des communes de Ridane et Hadjra Zerga, pour ne citer que le cas de ces localités situées à l’extrême sud du chef-lieu de wilaya ne cessent, depuis des années, de réclamer des autorités sanitaires la réouverture des salles de soins fermées pour différentes raisons. Une source de la direction de la santé publique (DSP) fait état de l’existence d’une vingtaine de structures qui ne sont pas fonctionnelles pour cause de leur vétusté et de leur éloignement des habitations. D’autres, occupées dans le passé par les éléments de la garde communale, et ce, dans le cadre de la lutte antiterroriste sont également à l’abandon. Dans certaines communes de la wilaya de Bouira, des logements de fonction sont occupés par des médecins qui assurent une consultation une fois par semaine. Les édifices sont complètement en ruine. Il existe aussi d’autres structures qui ne sont pas encore réceptionnées en raison des retards dans l’achèvement des travaux de réhabilitation et de l’arrêt des chantiers. Les établissements de santé fonctionnent avec un personnel réduit. «Nous avons saisi les autorités sanitaires et locales sur la nécessité de doter les salles de soins de notre commune en moyens suffisants pouvant garantir les premiers soins aux patients. Notre doléance est restée sans suite», a déploré un citoyen de Hadjra Zerga, ajoutant que les patients se trouvent obligés de se déplacer, et ce, même pour une simple consultation médicale à l’EPH de Sour El Ghozlane ou de Sidi Aïssa dans la wilaya de M’sila. En plus des défaillances relevées et constatées dans la gestion du secteur mis à rude épreuve dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid-19, c’est la répartition « inéquitable » des médecins spécialistes à travers les polycliniques de la wilaya de Bouira qui pose aussi problème. Pourtant, des logements de fonction ont été mis à la disposition de personnel spécialisé, et ce, pour leur éviter les déplacements. Pourtant, les autorités sanitaires du pays ont, dans le souci de combler le déficit en matière d’accès aux soins au milieu rural, exigé du personnel spécialisé assurant des soins au niveau des établissements publics hospitaliers (EPH), d’assurer des consultations dans les 34 polycliniques réparties sur une vingtaine de communes de la wilaya ainsi que dans les salles de soins.