L’exercice illégal de la médecine en plein essor
La noble profession de la médecine semble battre de l’aile à Béchar au gré de multiples carences nées d’une conjoncture qui a engendré dans son sillage des dérives et une absence quasitotale de contrôle de la part des organes sanitaires étatiques. A cet effet, une vérification sur place, étayée par une source médicale bien informée et témoignages des patients, révèle, à titre d’exemple, qu’une clinique privée pratique certaines interventions chirurgicales alors qu’elles ne sont pas inscrites dans son cahier de charges comme l’urologie où la neurochirurgie, ce qui est illégal. Autre infraction et non des moindres : Le recrutement des médecins spécialistes qui émargent à la santé publique par cette même clinique, relève d’une entorse à la loi puisqu’elle implique forcément un détournement de patients vers la structure médicale privée, ce qui est interdit aussi. Il faut ajouter que ces spécialistes ne sont pas couverts légalement en cas d’accident médical grave car travaillant dans l’illégalité. Notre source médicale pointe du doigt aussi une tarification exorbitante des prestations médicochirurgicales bien supérieure à celle des consultations externes de médecine générale.
En règle générale, les patients constatent que plusieurs médecins usent et abusent d’échographies pour lesquelles ils n’ont pas compétence ou munis de diplômes non diplômant délivrés, ajoute notre source, après seulement quelques jours de formation au pas de charge. Encore faut-il rappeler que ces diplômes n’ont pas eu le quitus du ministère de la santé et de l’Enseignement supérieur. Certains praticiens osent même afficher «Echographie gynécologie pédiatrique» sur leurs ordonnances.
Les praticiens légaux s’insurgent par ailleurs contre le foisonnement de cabinets dit «thérapeutiques alternatives» allant de la «hidjama» au traitement de toutes sortes de pathologies. Sont-ils diplômés ? Délivrés par qui ? Relèvent-ils du ministère de la santé, du commerce, des affaires religieuses ? En tous états de cause, ils portent un grave préjudice difficilement récupérable par la médecine moderne. Toutes ces dérives, souligne-t-on, incombent en premier lieu et pour une grande part à la direction de la santé de wilaya qui doit faire activer les inspecteurs en conformité avec les dispositions prévues par la loi du mois de juillet 2018 relative à la santé. Le rôle principal de la DSP est de veiller au respect de l’application de la loi, de l’éthique afin d’empêcher les dérives qui prennent de l’ampleur.
Quant au soit disant «cabinets de médecine alternative» force doit revenir toujours à la loi car le traitement de ce dossier est du ressort des pouvoirs publics entrant dans le cadre de l’exercice illégal de la médecine.