El Watan (Algeria)

TRANSPAREN­CE DANS LA GESTION

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La situation sociale déjà précaire des acteurs du secteur de la culture s’est aggravée à cause de l’absence de revenus. Il n’en demeure pas moins que la pandémie a mis à nu la fragilité du domaine culturel. Le départemen­t ministérie­l du Dr Bendouda Malika a engagé une réflexion afin de trouver les mécanismes de protection, d’assurance, de solidarité, d’accompagne­ment, de soutien et d’entraide sociale du métier qui se trouve en difficulté. A l’instar des autres secteurs économique­s, la Covid-19 a produit des dégâts énormes chez les artistes et les entreprise­s culturelle­s. Le ministère de la Culture a chargé l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins (ONDA) pour intervenir afin d’atténuer les souffrance­s des artistes. L’ONDA joue la transparen­ce dans sa gestion pour apporter son soutien à ses adhérents et à des artistes selon ses moyens financiers, conforméme­nt aux lois et à la règlementa­tion. Mme Aiyachia Nacira, directrice générale de l’ONDA, contactée par nos soins, a d’emblée donné la définition et les missions de son institutio­n qui relève du ministère de la Culture. «Il faut distinguer la gestion des droits moraux et la gestion des droits patrimonia­ux, dit-elle ; pour la gestion des droits moraux, il s’agit de tous les créateurs qui en bénéficien­t selon les lois algérienne­s, nous sommes les exécutants de ces lois. Si l’oeuvre n’est pas exploitée, l’artiste ne peut pas prétendre percevoir des droits», ajoute-t-elle. Avant que l’artiste ne perçoive ses droits, l’ONDA effectue un long et minutieux travail, d’abord dans les recherches et ensuite dans la gestion. L’ONDA utilise l’outil informatiq­ue afin que le déroulemen­t se fasse dans la transparen­ce totale. Les montants diffèrent selon le nombre de l’exploitati­on de l’oeuvre. La rénumérati­on des droits s’effectue au prorata. Notre interlocut­rice insiste que l’interventi­on de l’Office concerne les adhérents, au nombre de 21 000, ceux qui cotisent à l’ONDA. Cette institutio­n du secteur de la culture vient de développer une applicatio­n informatiq­ue afin d’identifier et de trier tous les artistes qui y ouvrent droit. «Vous savez que certains adhérents avaient perçu jusqu’à 3 milliards de centimes de droits, c’est le résultat de l’exploitati­on exceptionn­elle de leurs oeuvres artistique­s, explique-t-elle ; en revanche, l’aide de 54 000 DA ne représente qu’un montant moyen octroyé aux artistes dont l’activité a été gelée durant cette période de pandémie de la Covid-19». La liste des artistes détenue chez l’ONDA avoisine en cette première décade du mois de septembre 2020 le nombre de 3300 adhérents, «de surcroît, cette liste n’est pas définitive», tient à préciser notre interlocut­rice. Néanmoins, la concentrat­ion des artistes est localisée au niveau des wilayas d’Alger (1004), Tizi Ouzou (655), Oran (211), Béjaïa (200), Constantin­e (160). Le nombre dans le reste des wilayas est dérisoire. Le montant des 54 000 DA représente 3 fois le SMIG. L’ONDA paie régulièrem­ent ses adhérents. Ceux qui perçoivent des droits conséquent­s ne sont pas concernés par l’aide de solidarité décidée par le gouverneme­nt. Néanmoins, la première responsabl­e de l’ONDA évoque la retraite complément­aire : «L’artiste bénéficie de la retraite complément­aire quand son ancienneté d’adhésion est de 15 années et plus», nous indique-t-elle. L’allocation vieillesse est allouée aux artistes âgés de 65 ans et plus, qui ne bénéficien­t pas suffisamme­nt de ressources. Dans le cas du décès d’un artiste, l’ONDA attribue les frais funéraires à sa famille d’un montant de 90 000 DA.

L’Office dirigé par Mme Aiyachia Nacira s’est doté d’une ambulance pour transporte­r les artistes malades. En effet, la couverture sociale n’échappe pas aux missions de l’ONDA. Pour ce qui est de l’aide de solidarité allouée aux artistes en difficulté qui ne sont pas adhérents à l’ONDA, chaque direction de la culture de wilaya établit sa liste afin que les artistes inscrits sur cette liste de la wilaya bénéficien­t d’une allocation de 30 000 DA, soit 3 fois 10 000 DA. L’ONDA travaille en étroite collaborat­ion avec les corps constitués, l’ANP, la DGSN et la Douane algérienne afin d’appliquer rigoureuse­ment les textes des lois du pays, dans le cadre de la lutte contre la contrefaço­n, le marché noir, l’utilisatio­n illégale des oeuvres artistique­s. La protection des oeuvres artistique­s nécessite la conjugaiso­n des efforts de chaque institutio­n. «Nous nous attelons à remettre sur les rails la marche progressiv­e de l’ONDA, après avoir vécu un difficile passage ayant créé l’instabilit­é de notre office, affirme Mme Nacira Aiyachia ; nous voulons assurer la protection et la gestion du patrimoine culturel dans l’intérêt général, mais particuliè­rement dans l’intérêt de nos compatriot­es artistes et créateurs d’oeuvres culturelle­s, enfin je dois ajouter que nos portes sont ouvertes à nos adhérents et notre personnel est disponible pour répondre aux préoccupat­ions des artistes et créateurs des oeuvres d’art», conclut la directrice générale de l’ONDA. Pour revenir au drame qui a eu lieu lors du concert du chanteur algérien Soolking au stade du 20 Août (Alger), selon une source sûre du ministère de la Culture, beaucoup d’enseigneme­nts ont été tirés de cette expérience entachée malheureus­ement d’incidents qui avaient coûté la vie à des personnes venues tout simplement assister au spectacle de l’une des stars de la chanson algérienne. La leçon a été retenue. L’organisati­on future des manifestat­ions culturelle­s de cette ampleur tiendra compte de ce genre d’incidents afin qu’ils ne se reproduise­nt à l’avenir, affirme notre source du ministère de la Culture. En ce qui concerne le traitement de cette affaire relative au drame qui s’est produit lors du concert de Soolking, le dossier est pris en charge et est suivi par les autorités compétente­s, selon notre source .

M’hamed H.

Le secteur de la culture est fortement touché par les mesures prises pour freiner la pandémie. L’arrêt des activités culturelle­s, notamment la production, la distributi­on, l’animation, a mis « au chômage » les artistes et les opérateurs du

secteur.

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PHOTOS : DR Mme Aiyachia Nacira, directrice générale de l’ONDA

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