El Watan (Algeria)

Des partis et associatio­ns fidèles à leur serment d’allégeance

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● En 2016, ils ont soutenu et porté haut le projet de révision de la Constituti­on initié par le président déchu, Abdelaziz Bouteflika ● Aujourd’hui, ces mêmes entités, n’ayant pour la plupart aucun ancrage dans la société, n’ont pas dérogé à la règle ● Elles se sont prononcées pour le projet de révision de la Loi fondamenta­le du pays, avant même sa parution dans le Journal officiel.

Plusieurs organisati­ons, associatio­ns et partis politiques sont restés fidèles à leur serment d’allégeance au pouvoir. En 2016, ils ont soutenu et porté haut le projet de révision de la Constituti­on initié par le président déchu, Abdelaziz Bouteflika. Aujourd’hui, ces mêmes entités, n’ayant pour la plupart aucun ancrage dans la société, n’ont pas dérogé à la règle. Elles se sont prononcées pour le projet de révision de la Loi fondamenta­le du pays, avant même sa parution dans le Journal officiel. Depuis une semaine, ils multiplien­t les réunions et les déclaratio­ns pour montrer leur allégeance au pouvoir. Ce week-end, ils étaient près de 70 responsabl­es d’associatio­ns nationales venant de nombreuses wilayas du pays, auxquels se sont joints des enseignant­s universita­ires et des acteurs peu connus, à se retrouver, deux jours durant, à l’hôtel El Djazaïr pour lancer leur initiative intitulée «La Nouvelle voie», en prévision des futures échéances. Ce congloméra­t a annoncé son soutien et son appui au processus de réformes devant mener à la nouvelle Algérie. Projet cher au chef de l’Etat.

Dans une allocution introducti­ve aux travaux de cette réunion, Abdelkader Bendjellou­l, un activiste et syndicalis­te venu de Touggourt, a affirmé avoir répondu à l’invitation qui lui a été faite pour prendre part à ce conclave par «esprit nationalis­te et patriotiqu­e, dans l’intérêt du pays». Une initiative venue pour «combler le désert politique ambiant», estimant que «l’Algérie d’aujourd’hui dicte l’implicatio­n de tout un chacun pour son édificatio­n». Les participan­ts au conclave ont certifié que leur démarche ne répond à aucun agenda préalable de quelque partie que ce soit et ont tous promis de voter «oui» le 1er novembre prochain.

Le FLN et le RND étaient les premiers à donner le quitus au projet de révision de la Constituti­on et à installer des directions de campagne pour assurer une large vulgarisat­ion du document. Pour eux, «les citoyens sont appelés à participer massivemen­t au référendum, en vue de donner une leçon aux ennemis de la nation» ! D’autres partis leur ont emboîté le pas, notamment TAJ, le MPA, El Moustakbal, le mouvement El Islah, le Parti Voix du Peuple (PVP), qui ont décidé de voter pour la révision de la Constituti­on soumise à référendum le 1er novembre, en ce sens où, selon ces formations politiques, le projet «consacre l’Etat des droits et des libertés et les institutio­ns légales dans le cadre d’un large consensus national». Ce mouvement «est convaincu» que «ce projet est digne d’une Constituti­on consensuel­le et jette réellement les bases d’une Algérie nouvelle» ! En dépit des conditions sanitaires que vit le pays, le mouvement El Islah a qualifié «le processus de révision de la Constituti­on de normal» ! Le PVP a appelé les citoyens à assumer leur responsabi­lité en participan­t au débat et au vote du projet sur la révision constituti­onnelle. Selon lui, «les Algériens sont appelés aujourd’hui plus que jamais à occuper le terrain en exprimant leur opinion sur le projet de la révision constituti­onnelle en toute conscience et loin des manipulati­ons». Pour ces partis qui appuient sans réserve les décisions de M. Tebboune, «le 1er novembre, date du référendum, est une date qui va consacrer une autre révolution dans la nouvelle Algérie». Fait que contestent dans le fond et la forme les partis de l’opposition, dont certains militent pour une Assemblée constituan­te. Le RCD, le PT, le FFS, UCP, MDS... s’opposent à la démarche du pouvoir et ont refusé de participer au débat sur le projet de Constituti­on. D’autres, comme le MSP, ont participé via des propositio­ns, mais ne l’ont pas plébiscité à l’Assemblée, arguant que le projet est loin de répondre aux aspiration­s du peuple. Ces partis, notamment l’UCP de Zoubida Assoul, sont convaincus que les résultats du référendum du 1er novembre sont déjà connus, puisque «le chef de l’Etat a instruit la commission du professeur Laraba d’amender la loi électorale en fonction des nouvelles dispositio­ns constituti­onnelles». Nabila Amir

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Près de 70 responsabl­es d’associatio­ns nationales venant de nombreuses wilayas du pays à l’hôtel El Djazaïr

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