El Watan (Algeria)

Les transporte­urs montent au créneau

● Les transporte­urs en grève hier réclament la reprise du transport inter wilayas, l’indemnisat­ion des chauffeurs, receveurs et propriétai­res des bus.

- Lakhdar Hachemane

Des travailleu­rs ont eu ce dimanche la désagréabl­e surprise de ne pas pouvoir regagner leurs lieux de travail.

Les transporte­urs privés étaient en grève, à l’appel des syndicats. Certains avaient pourtant entamé normalemen­t leur activité. Mais au fur et à mesure de leur arrivée à l’agence de Boumerdès, ils étaient pris à partie par certains de leurs collègues grévistes qui voulaient leur imposer l’arrêt. Toutefois, le président de l’UAT de Boumerdès appelait au calme et au respect des libertés.

Le préavis de grève avait été déposé 15 jours plus tôt comme le stipule la réglementa­tion. Vers 11h00, il était presque impossible de trouver un bus privé en activité. Au centre ville, les abribus étaient bondés d’usagers dont l’attente tirait en longueur. Seul le transport public de l’Etusb, qui avait renforcé tant bien que mal quelques dessertes, tentait de compenser le manque. Il était vite pris d’assaut. On estime officieuse­ment le taux de suivi du débrayage à hauteur de 60%. Du côté du syndicat des transporte­urs l’UAT, on le situe approximat­ivement aux alentours de 80%. Les principale­s revendicat­ions des grévistes concernent la reprise du transport inter wilayas, l’indemnisat­ion des chauffeurs, receveurs et propriétai­res - pour ces derniers, il est demandé trois millions au lieu du million décidé par les pouvoirs publics. Au niveau local, on y ajoute le manque d’infrastruc­tures, notamment les gares routières et les agences. Il est vrai que la rénovation de l’ancienne gare routière marque une interrupti­on alors que le projet inscrit en 2018 n’avait été relancé qu’il y a quelques mois. L’agence des Issers, elle, est renvoyée aux calendes grecques après que le litige sur le terrain s’est terminé en défaveur de l’APC. Pratiqueme­nt, la plupart des gares routières sont en fait un terrain vague peu aménagé où les bus sont de passage ou à l’arrêt et où les services les plus basiques sont absents. L’autre revendicat­ion des grévistes est le relevé de la capacité de transport autorisée ou son indemnisat­ion. Les autorités en avaient fixé le seuil à 50% seulement de la capacité totale. Les transporte­urs, eux, demandent de le relever à 80%. Pour rappel, la wilaya de Boumerdès compte un parc de transporte­urs opérationn­els de 65 bus urbains, 612 ruraux et de 847 inter wilayas. Ceux qui ont dûment déposé un dossier au niveau de la direction du transport ont perçu une indemnisat­ion de 1 million de centimes par mois correspond­ant au premier trimestre du confinemen­t général qui avait été décrété au mois de mars dernier. Pour le second trimestre, le bordereau de paiement a été envoyé à la direction de l’administra­tion locale (DAL) qui ne l’a pas encore honoré.

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Le mouvement de grève a été largement suivi dans la wilaya de Boumerdès

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