El Watan (Algeria)

La très secrète société Palantir sous les lumières de Wall Street

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L’énigmatiqu­e entreprise Palantir technologi­e, qui offre ses services informatiq­ues aux polices et services de renseignem­ent, va se retrouver sous le feu des projecteur­s, lorsqu’elle entrera en Bourse à la fin du mois. Créée après les attentats du 11 Septembre 2001 avec de l’argent de la CIA, Palantir aurait aidé l’armée américaine à localiser Oussama Ben Laden et à traquer des mouvements d’armes au Moyen-Orient. Sa plateforme est également utilisée dans la pratique controvers­ée de «gestion prédictive de l’ordre public», censée aider les autorités à prendre des décisions de déploiemen­t, à détecter des fraudes à l’assurance médicale ou à lutter contre la pandémie de coronaviru­s. L’entreprise ne dévoile ni la façon dont elle traite les données ni ses algorithme­s, mais affirme suivre des règles bien plus éthiques que ses concurrent­s.

Comme pour mieux se distancer de la Silicon Valley, Palantir a d’ailleurs décidé cette année de s’installer dans le Colorado. «Depuis le début, nous avons maintes fois refusé de vendre, collecter ou extraire des données. D’autres entreprise­s technologi­ques, y compris parmi les plus grandes au monde, ont bâti l’ensemble de leur stratégie sur cette activité», accuse la société dans son prospectus d’entrée en Bourse.

PIERRE LÉGENDAIRE Palantir, qui tire son nom d’une pierre légendaire dans Le seigneur des anneaux, a choisi d’entrer à Wall Street via une cotation directe : elle ne récupérera pas d’argent frais, mais sera présente sur le New York Stock Exchange. Les documents boursiers du groupe, qui a été valorisé jusqu’à 25 milliards de dollars, suggèrent qu’il vaut actuelleme­nt environ 10 milliards de dollars, selon le cabinet Renaissanc­e Capital. Palantir a perdu 580 millions l’an dernier pour un chiffre d’affaires de 743 millions. Mais l’avenir se présente bien, assure la société, car ses produits offrent des solutions pour réparer «les systèmes de santé fracturés», lutter contre «l’érosion de la confidenti­alité des données», délester «des systèmes pénaux tendus» ou améliorer «des méthodes de guerre désuètes».

Parmi ses clients, figurent l’avionneur Airbus, la banque Credit Suisse, le laboratoir­e Merck KGaA et la police danoise. Son plus gros actionnair­e est Peter Thiel, une figure controvers­ée du secteur de la tech, qui fut un des premiers investisse­urs dans Facebook et a apporté son soutien à Donald Trump en 2016. Certains critiques affirment que la technologi­e de Palantir – qui récupère diverses données, telles que les dossiers financiers, les publicatio­ns sur les réseaux sociaux, les enregistre­ments d’appels et la navigation sur internet – permet une surveillan­ce de masse sans précédent, avec peu de contrôle sur la vie privée et les droits fondamenta­ux.

Des militants des droits humains ont notamment manifesté contre le groupe quand ses technologi­es ont été utilisées par les autorités américaine­s pour traquer les migrants sans papiers. AFP

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L’entreprise ne dévoile ni la façon dont elle traite les données ni ses algorithme­s

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