El Watan (Algeria)

Une planche de salut pour les hôtels à Oran

CONFINEMEN­T DES ALGÉRIENS RAPATRIÉS DE L’ÉTRANGER

- Djamel Benachour

● De l’aéroport à l’hôtel (ou du port à l’hôtel pour les rapatriés d’Espagne fin juillet) puis de l’hôtel vers les lieux ou les wilayas de résidence, les rapatriés, bloqués à l’étranger, accueillis dans les structures hôtelières à Oran durant cet été, sont très nombreux.

Parmi les derniers en date, 197 rapatriés du Maroc à bord d’un vol qui a effectué la liaison Casablanca­Oran ont quitté leur hôtel le 2 septembre après 7 jours de confinemen­t. Auparavant, les Algériens rapatriés des EtatsUnis, qui ont été confinés à Oran, ont été transporté­s par bus dans leurs lieux ou wilayas de résidence le 21 août. Ils avaient été débarqués une semaine plutôt (vendredi 14 août) d’un vol en provenance de la capitale américaine Washington et ont été pris en charge dans les hôtels de la ville sélectionn­és et réservés à cet effet, à l’instar des ambassadeu­rs, de Assala, du Plazza ou du Pacha. Transport gratuit, visites médicales quotidienn­es, hébergemen­t et repas de catégorie 4 étoiles, selon les témoignage­s, tous les moyens ont été réunis pour un séjour optimal. A titre illustrati­f, le Pacha a accueilli 240 personnes réparties en deux tranches, dont la première était pour les besoins d’une vague de rapatriés venant de Russie. «Nous avons été prévenus une semaine avant, le temps de nous préparer pour gérer le protocole mais aussi pour effectuer les achats nécessaire­s, etc.», explique Mehdi Guzzen, directeur de cet établissem­ent 4 étoiles relativeme­nt récent.

«Il faut savoir que nous étions confinés avec eux, car une partie du personnel était maintenue sur place, tandis que l’autre gérait de l’extérieur, par téléphone pour limiter les

contacts», ajoute-t-il, mettant en avant l’efficacité de ce système de cloisonnem­ent. Le travail en interne signifie par exemple que, concernant la restaurati­on, tous les menus sont préparés sur place et étaient montés et déposés dans les étages dans un espace dédié et c’est une équipe de serveurs qui n’a aucun contact avec le restaurant qui se charge de la distributi­on, le système du «room service», en quelque sorte. Des précaution­s sanitaires, comme la désinfecti­on totale des chambres avant et après le séjour des clients, étaient déjà appliquées mais c’est le fait de gérer un flux aussi important à la fois qui a constitué la différence. «C’était difficile au début dans la mesure où les employés étaient fatigués mais la machine a vite fait de se roder et la preuve en est que, déjà à la réception, la durée du traitement des arrivants n’excède pas les 30 secondes par personne, car tout est organisé au préalable», assure le même directeur satisfait du retour d’écoute avec les commentair­es positifs postés sur les plateforme­s dédiées ou les réseaux sociaux par les rapatriés qui sont passés par cet établissem­ent. Financière­ment, cette commande a permis à l’hôtel de gagner un peu d’argent dans une période où tout était à l’arrêt. «Nous étions ouverts avant de recevoir les premiers rapatriés mais il n’y avait aucun client en vue», admet Mehdi Guzzen, indiquant que le bon de commande émane de la wilaya et que les prix ont été négociés au préalable. Une chose est sûre, ceux-ci, dit-il, «sont plus bas que les tarifs pratiqués en temps normal, en plus, avant d’être payé, il faut attendre la validation par une commission avec, en vue, une seconde négociatio­n des prix.»

Globalemen­t, depuis juillet, si on ne devait tenir compte que des cas médiatisés, se sont plus de 1200 personnes qui ont bénéficié de ce dispositif pour être hébergées dans des hôtels où des complexes touristiqu­es (pour ceux rapatriés par bateau).

En effet, les opérations de rapatrieme­nt d’Algériens bloqués à l’étranger pour cause de pandémie de la Covid-19 se sont poursuivie­s régulièrem­ent depuis la reprise du programme décidée en juillet. Ainsi, le 8 août, ce sont 263 passagers d’un vol de la compagnie nationale Air Algérie, en provenance de Dubaï, qui ont été accueillis à l’aéroport d’Oran, là aussi dans le strict respect des mesures sanitaires avant de les diriger vers deux hôtels de la ville pour un confinemen­t d’une semaine et où toutes les dispositio­ns ont été prises pour un séjour optimal. Parmi les passagers, certains ont juste transité par cette capitale émiratie (à ne pas confondre avec la capitale fédérale Abu Dhabi) à l’instar d’athlètes partis pour un stage de préparatio­n dans un pays africain en prévision d’une compétitio­n mondiale prévue en novembre et qui ont dû effectuer ce détour pour rentrer au pays. Ils ont donc eux aussi été transporté­s par bus dans leurs lieux de résidence le 15 août. Dans le même contexte et déjà confinés dans trois hôtels de la ville, les Algériens (plus de 120) rapatriés de Russie par avion, fin juillet, ont été transporté­s par bus, le 6 août, vers les lieux ou les wilayas de leur résidence.

La prise en charge, dont ils ont bénéficié, a concerné également le suivi médical pour s’assurer, comme à chaque fois, qu’aucun d’eux ne soit porteur du virus.

Le transport à domicile a concerné aussi les rapatriés d’Espagne, débarqués d’un bateau en provenance d’Alicante le 23 juillet au port d’Oran, et qui avaient été, vu le nombre élevé (plus de 600), pris en charge dans deux complexes touristiqu­es, les Andalouses et New Beach, dans la commune balnéaire d’El Ançor. Ils avaient été eux aussi totalement pris en charge et ont passé une semaine en isolement avant d’avoir pu, fin juillet, soit juste à la veille de l’Aïd, rejoindre les lieux ou les wilayas de leur résidence.

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Les hôtels ont servi de centres de confinemen­t aux rapatriés de l’étranger

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