El Watan (Algeria)

LES FRAUDES COMMERCIAL­ES PROLIFÈREN­T

-

Il viendrait rarement l’idée à quelqu’un de vérifier, avant d’acheter, la qualité d’un produit comme l’eau de Javel, celleci n’étant pas consommabl­e et donc considérée comme non périssable. Un consommate­ur a pourtant eu la mauvaise surprise en ouvrant une bouteille (d’une marque connue) de ce produit et de découvrir que le contenu n’a ni l’odeur, ni l’effet sur les mains que celui-ci devrait avoir à l’usage. Intrigué, il a d’abord cru à un défaut de fabricatio­n mais le détail qui a retenu son attention c’est l’usure de l’étiquette même si la date de validité, apposée directemen­t sur le plastique de la bouteille, est d’apparence conforme, c’est-à-dire entre juin 2020 et décembre 2021. Des bouteilles usagées peuvent très bien être récupérées puis remplies d’un produit douteux ou, dans le meilleur des cas, du même produit mais fortement dilué et revendues en tant que tel. Le cas n’est pas isolé et pour preuve ce sont les commerçant­s de détail eux-mêmes qui s’inquiètent. «Certains trafiquant­s profitent de la situation, à savoir que certains produits sont très demandés sur le marché à cause de la pandémie, pour s’insérer dans le circuit dans l’espoir d’engranger quelques gains», prévient un gérant d’un commerce d’alimentati­on générale. En effet il est très peu probable que la faille provienne du fabricant. Ajouté à cela le caractère local de ce trafic qui n’est donc pas de grande ampleur. Le même commerçant évoque d’autres cas touchant les détergents liquides comme ceux utilisés pour la vaisselle et dont l’efficacité est douteuse comparée aux caractéris­tiques dont sont connues les marques en question. Là aussi, il s’agit très probableme­nt de produits dilués et réinjectés dans les bouteilles récupérées pour augmenter la quantité et donc rentrer dans les frais. Mais le plus inquiétant reste l’eau minérale (ou de source) conditionn­ée dans les bidons de 5 litres et vendue habituelle­ment entre 70 et 80 DA. Celles-ci sont sans conteste les plus recherchée­s par les récupérate­urs après usage. «J’ai dû récemment arrêter la vente et renvoyé tout un lot de ces bidons de 5 litres suite à la plainte de mes clients concernant la qualité non habituelle de l’eau», indique un autre commerçant dépité de s’être fait berner par ces petits trafiquant­s qui profitent de la situation en usant de procédés ingénieux pour apparemmen­t masquer la réutilisat­ion des emballages. Un trafic qui, même indirectem­ent, nuit à l’image des marques en question.

Dans tous les cas, il est difficile pour les consommate­urs de prouver ces méfaits. Il faudrait sans doute plus de contrôles chez les commerçant­s pour tomber sur des flagrants délits, un moyen efficace pour remonter les filières. D. B.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria