Le ministère de l’Education nationale lance officiellement le débat
Comme déjà annoncé, le ministère de l’Education nationale ouvrira aujourd’hui le débat autour de la faisabilité de la rentrée scolaire 2020-2021 en cette période de pandémie. Les 23 syndicats du secteur ainsi que les associations de parents d’élèves sont à cet effet invités pour débattre de cette question et faire part de leurs visions et propositions. Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest, estime qu’il est tout à fait possible d’aller vers une rentrée scolaire plus ou moins normale avec quelques petits changements et des mesures de prévention à prévoir et à respecter. «Le volume horaire de l’enseignant ne doit pas être touché. Toutefois, nous suggérons que les classes soient divisées en groupes. Ceci permettra de réduire le nombre d’élèves et ainsi garantir la distanciation sociale», suggère notre interlocuteur qui continue sur sa lancée en proposant un réaménagement pédagogique et la révision à la baisse du contenu de certaines matières secondaires.
Il cite à titre d’exemple les mathématiques, sciences naturelles et physiques pour les filières littéraires et histoire-géographie et langue arabe pour les filières scientifiques. Pour l’Unpef, la réussite de la rentrée scolaire repose certes sur le respect des gestes barrières et du protocole sanitaire, mais aussi sur les bonnes conditions socioprofessionnelles de l’enseignant et de tous les autres employés du secteur. Ainsi cette organisation syndicale, présidée par Sadek Dziri, compte revenir à la charge en remettant sur la table des discussions les dossiers de la retraite sans conditions d’âge, le pouvoir d’achat et les oeuvres sociales. Tandis que les syndicats se préparent à cette rencontre, le Satef a décidé de ne pas y prendre part. Son président, Boualem Amoura, estime que son syndicat n’a pas la fonction de conseiller du ministre mais de défense des intérêts des travailleurs. «Nous n’avons aucune autorité et ce n’est pas de nos prérogatives de réfléchir au comment va se dérouler la rentrée. Notre rôle en tant que syndicat est de défendre les intérêts moraux et matériels des travailleurs. C’est ce que nous ferons à la rentrée, si nous constatons un dysfonctionnement dans les conditions de travail, un manque de produits d’entretien ou une surcharge des classes. D’ici là, c’est au ministère de trouver les solutions adéquates», souligne M. Amoura. Pour les parents d’élèves, l’essentiel est de connaître la date de la rentrée. Ali Benzina, président de l’Organisation nationale des parents d’élèves, estime qu’il est urgent aujourd’hui d’aller vers une rentrée des classes. Pour lui, le ministère a mis énormément de temps pour prendre cette initiative et ouvrir le débat. «Nous avons donné des propositions dès le mois de mai dernier sans que cela soit pris en considération. Cette rencontre devait être faite durant l’été pour être à l’heure le 4 octobre, date déjà annoncée pour la rentrée. Aujourd’hui, nous sommes obligés d’attendre et de reporter cette date.
C’est la raison pour laquelle, nous en tant que parents d’élèves, il est important de lever l’ambiguïté autour de cette date ainsi que le protocole sanitaire à mettre en place pour la réussite de cette année scolaire exceptionnelle», ajoute notre interlocuteur. Pour rappel, la rentrée scolaire qui devait avoir lieu au début du mois d’octobre prochain a été repoussée à une date ultérieure. Le Premier ministre Abdelaziz Djerad, qui a fait cette annonce lors du coup d’envoi des épreuves du BEM, a motivé cette décision par l’actuelle crise sanitaire et que l’Etat ne pouvait risquer la santé des élèves et du personnel de l’éducation.
Aujourd’hui dimanche,
le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ouadjaout,
recevra ses partenaires sociaux afin de débattre de
la question de la rentrée scolaire. Ces propositions devront être présentées au gouvernement dans les tout prochains
jours.