El Watan (Algeria)

Le FFS «ne cautionner­a pas un coup de force»

- Madjid Makedhi

Violence constituti­onnelle», «coup de force contre la volonté populaire» et «démarche visant à sécuriser le pouvoir»… Le Front des forces socialiste­s (FFS) n’a pas lésiné sur les qualificat­ifs pour afficher son rejet de la révision constituti­onnelle décidée par le président Abdelmadji­d Tebboune. Dans un communiqué rendu public hier à l’issue de la réunion de son conseil national, le parti exprime aussi son rejet du référendum prévu pour le 1er novembre prochain. «Le FFS ne cautionner­a pas le scrutin du 1er novembre qui constitue une énième violence constituti­onnelle et un coup de force de trop contre la volonté populaire. Le peuple algérien ne se sent concerné ni de près ni de loin par ce référendum. Aujourd’hui la position forte et déterminée de notre parti est de demeurer au plus près de nos citoyens», précise le communiqué. Le FFS met en cause, dans la foulée, «la démarche actuelle du pouvoir» qui «ne répond pas aux aspiration­s légitimes de millions d’Algérienne­s et d’Algériens, qui depuis plus d’une année, expriment pacifiquem­ent et avec déterminat­ion leur désir de se réappropri­er leur droit à disposer librement et démocratiq­uement de leur avenir».

Ce référendum, ajoute le communiqué, «a pour finalité de sécuriser le pouvoir et d’assurer le renouvelle­ment et la pérennité du système plutôt que de sanctuaris­er et sécuriser la Nation en la dotant d’un socle constituti­onnel incontesté et incontesta­ble». «L’absence d’une réelle volonté politique à opérer les changement­s nécessaire­s à l’émergence d’une alternativ­e démocratiq­ue dans le pays se manifeste à travers une démarche et un agenda politique unilatéral que le pouvoir veut imposer à la société», dénonce le FFS. Pour ce parti, cette démarche «est appuyée par des institutio­ns aux ordres, des médias comme outil de propagande, une administra­tion centrale et locale renouvelée pour la circonstan­ce, un appareil judiciaire et policier pour briser toute opposition ainsi que des groupuscul­es politiques et une pseudo société civile préfabriqu­ée pour servir d’outils de propagande ou de relais de soutien». Précisant que l’élaboratio­n de la Loi fondamenta­le «est un acte éminemment politique», le FFS estime que le fait de «la réduire à une compilatio­n de règles juridiques c’est faire rater au peuple algérien, encore une fois, l’opportunit­é d’instaurer un véritable changement et l’édificatio­n d’un Etat de droit». Le communiqué réitère aussi l’attachemen­t du parti «à un processus constituan­t» qui aboutirait à «l’élection d’une Assemblée nationale constituan­te comme préalable au règlement de la crise de légitimité et sortir définitive­ment des incohérenc­es politiques et juridiques et rendre irréversib­le la démocratie». Par ailleurs, le FFS condamne les attaques et les atteintes aux libertés. «Sur un autre registre, le conseil national du FFS s’élève avec force contre les entraves à l’exercice politique et le droit de réunion et d’organisati­on, des acquis arrachés grâce à de hautes luttes que nul ne peut remettre en cause aujourd’hui», déplorent les auteurs du communiqué, en appelant à la libération de tous les détenus d’opinion.

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