El Watan (Algeria)

Le travail des associatio­ns donnera une nouvelle dynamique

- Rachid Larbi

Dans une Algérie qui tente de renaître de ses cendres grâce au mouvement associatif, une rencontre organisée par la wilaya d’Alger au niveau de l’université des sciences et de la technologi­e a eu lieu dans la matinée de samedi.

Afin de souligner et mettre en valeur le travail accompli par les associatio­ns de quartiers et les associatio­ns communales, le wali d’Alger, Youcef Chorfa, accompagné de Berramdane Nazih, représenta­nt du bureau de la présidence en charge du mouvement associatif et de la communauté algérienne à l’étranger, a ouvert les débats au profit des présidents d’associatio­ns qui oeuvrent dans les domaines caritatif, sportif, éducatif et culturel. Durant la rencontre et en ouverture de la séance, Berramdane Nazih a souligné les efforts considérab­les qui sont déployés chaque jour par les associatio­ns ou même les petits comités de quartiers au niveau de la capitale. Il a également précisé que la crise de la Covid-19 a fait ressortir chez le citoyen ce qu’il y a de bon en lui. «La crise sanitaire qui frappe notre pays a démontré qu’il reste encore de la bonté dans les coeurs de nos citoyens. Les milliers de médecins qui combattent chaque jour le virus sont épaulés par des jeunes et des moins jeunes donnant le meilleur d’euxmêmes afin de protéger et servir leur quartier ou leur commune», dit-il et d’ajouter : «Chaque jour, des distributi­ons de masques se font gratuiteme­nt au profit du citoyen. Nous observons également que le mouvement associatif est un pilier sur lequel la nation doit s’appuyer pour construire une Algérie nouvelle et solide», déclare-t-il face à un amphithéât­re bondé, tout en rappelant que la dernière rencontre président-walis qui s’est tenue il n’y a pas si longtemps était axée sur le rôle des associatio­ns et les apports qu’elles représente­nt au profit du pays tout entier. Le représenta­nt a précisé que la rencontre est organisée dans le but de récolter les idées et répondre aux questions des associatio­ns afin de créer un climat de confiance entre gouvernant­s et gouvernés et d’annoncer : «Nous allons instaurer une journée dédiée au combat contre la corruption et une seconde rencontre pour la valorisati­on de la stratégie.» Toujours dans le volet de la valorisati­on des associatio­ns au niveau de la capitale, l’inspectric­e chargée des associatio­ns au niveau de la wilaya, Mme Mohamedi Fayrouz a annoncé qu’un travail important a été fait et que des directives ont été données pour la création d’associatio­ns, surtout en cette période de crise sanitaire et d’indiquer : «Il ne faut pas se voiler la face : les associatio­ns ont joué un rôle capital dans la gestion de la crise sanitaire et nous espérons utiliser cette force humaine à bon escient. Nous avons une stratégie et un plan de travail bien défini et c’est le but de notre mission et de cette rencontre. Rien que pour les associatio­ns conformes entre wilayas et communes, il y en a presque 3000, sans compter celles qui n’ont pas encore eu de conformité mais qui travaillen­t pour le citoyen», tout en avançant le chiffre de 7000 et plus. Interrogée sur le nombre des associatio­ns qui ont vu le jour depuis le début de la crise sanitaire il y a 6 mois, notre interlocut­rice annonce que «pas moins de 400 associatio­ns ont été créées et qui travaillen­t toutes dans le cadre caritatif». Mme Mohamedi rappelle par ailleurs que des associatio­ns sont encore en train d’être comptabili­sées et a parlé aussi des facilités mises en place pour la création d’une associatio­n qui faisaient autrefois reculer beaucoup de personnes. «L’agrément s’obtient au bout de 10 jours, le titre d’occupation d’un local n’est plus exigé ainsi que la casier judiciaire», affirme-t-elle. Parmi les participan­ts à la rencontre, il y avait Mme Taflis Djazia, médiatrice de la wilaya d’Alger. Selon elle, le mouvement associatif est l’une des institutio­ns les plus importante­s car «les associatio­ns sont très proches du citoyen. Elles vivent avec lui et sont conductric­es vers les hautes instances de l’Etat des nombreuses attentes du citoyen. Les associatio­ns ont un tableau de bord que nous pourrons exporter et nous devons tracer un plan de travail pour trouver les solutions adéquates. La conjonctur­e actuelle nationale et internatio­nale nous oblige à être plus unis et de travailler en collaborat­ion avec toute la société civile sans exclure qui que ce soit. L’union fait la force. Nous n’avons qu’un pays et nous devons le protéger», précise Mme Taflis Djazia. Cependant, la prise de parole des présidents d’associatio­ns n’était pas vraiment celle des plus attendues par les officiels, car ces derniers espéraient avoir des recommanda­tions au lieu de subir les foudres des intervenan­ts. En effet, le premier intervenan­t, président d’une associatio­n caritative au niveau de la circonscri­ption administra­tive d’Hussein Dey, a rappelé à MM. Chorfa et Berramdane, que les associatio­ns existent, mais qu’elles sont à tout le temps freinées par les présidents d’APC qui n’hésitent pas à abuser de leur pouvoir, sans raison. «Nous subissons des pressions, nous n’avons accès aux salles de rencontre que très rarement», mentionne-t-il, provoquant un tonnerre d’applaudiss­ements.

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Débat sur le mouvement associatif

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