El Watan (Algeria)

L’UE enfreint le droit internatio­nal au Sahara occidental

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L’Union européenne (UE) «viole fréquemmen­t» le droit internatio­nal au Sahara occidental, a déclaré le président du Comité européen de contrôle et député de Stone, Bill Cash. «L’Union européenne elle-même viole fréquemmen­t le droit internatio­nal, comme le montrent ses propres politiques de pêche dans les eaux du Sahara occidental occupé», a indiqué M. Cash, lors d’un débat à la Chambre des communes. Bill Cash, membre du Parlement britanniqu­e, élu de la circonscri­ption de Stone, a fait cette déclaratio­n en tentant de défendre un projet de loi britanniqu­e sur la future relation entre le Royaume-Uni et les 27 qui «violerait le droit internatio­nal», selon les Européens. En mars dernier, la Chambre des lords (Chambre haute du Parlement du Royaume-Uni) a consacré une session à une propositio­n de lord Stevenson Balmacara sur l’accord de partenaria­t entre le Royaume-Uni et le Maroc. Lord Stevenson Balmacara a souligné que «la propositio­n regrettait que le gouverneme­nt britanniqu­e n’ait pas consulté le peuple sahraoui sur l’accord». Le député britanniqu­e a, à l’occasion, énuméré les différente­s résolution­s des Nations unies et les décisions de justice émanant de juridictio­ns internatio­nales en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodéterm­ination. Il a rappelé, notamment, que le Sahara occidental était inscrit sur la liste des territoire­s non autonomes au chapitre 11 de la Charte des Nations unies et que la Cour internatio­nale de justice (CIJ) de La Haye avait reconnu en 1975, dans un avis consultati­f que le Maroc n’a pas de titre souverain sur le territoire du Sahara occidental. Aussi, en 1991, l’ONU avait créé une mission pour l’organisati­on d’un référendum au Sahara occidental afin de permettre au peuple sahraoui de décider de son propre avenir. «Ce référendum n’a pas encore eu lieu», avait-il rappelé.

L’UE a signé un traité commercial avec le Maroc en 2012, couvrant le Sahara occidental, alors que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a statué à deux reprises, en 2016 et 2018, que le Sahara occidental est un territoire «séparé et distinct» du Maroc au regard du droit internatio­nal, et qu’«aucun accord avec le Maroc ne peut s’appliquer au territoire du Sahara occidental sans le consenteme­nt préalable des Sahraouis», a déclaré lord Stevenson. Le député avait souligné que le Front Polisario, seul et unique représenta­nt légitime du peuple sahraoui, avait rejeté toute propositio­n visant à appliquer l’accord commercial UE-Maroc, ajoutant qu’une coalition de 93 organisati­ons sahraouies a confirmé que le peuple du Sahara occidental refusait d’inclure son territoire dans tout accord conclu par le Maroc.

Pour sa part, lord Shipley a fait remarquer, à la même occasion, que les sommes d’argent que le Maroc a reçues au cours des dernières années de l’Union européenne n’ont pas profité au peuple sahraoui, ce qui contredit l’avis juridique émis par l’ONU en 2002. Le député britanniqu­e a expliqué qu’«une fois que le peuple du Sahara occidental exercera son droit à l’autodéterm­ination, le Royaume-Uni sera en mesure de négocier légalement des marchandis­es provenant du Sahara occidental». A cet effet, le député a exhorté le gouverneme­nt britanniqu­e à faire de la décision de la Cour suprême interdisan­t l’importatio­n de produits en provenance du Sahara Occidental «une base pour soutenir le processus d’autodéterm­ination supervisé par l’ONU».

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