El Watan (Algeria)

PRÈS DE 800 CANDIDATS À LA «HARGA» INTERCEPTÉ­S EN 5 JOURS LE DRAME CONTINUE

● Les unités des garde-côtes ont procédé, lors des diverses opérations menées dans les eaux territoria­les nationales, à l’intercepti­on et au sauvetage de 755 personnes qui tentaient de rejoindre les rives européenne­s illiciteme­nt ● La façade maritime oues

- Asma Bersali

Les unités des garde-côtes ont procédé, lors des diverses opérations menées dans les eaux territoria­les nationales, à l’intercepti­on et au sauvetage de 755 personnes qui tentaient de rejoindre les rives européenne­s de manière illégale.

Le phénomène d’émigration clandestin­e ne cesse de prendre de l’ampleur. Tandis que le ministère de la Défense nationale annonce l’intercepti­on de près de 800 harraga durant la semaine écoulée, l’agence européenne de contrôle des frontières Frontex indique que plus de 5000 Algériens ont réussi à atteindre l’Europe. En effet, les unités des garde-côte ont procédé, lors des diverses opérations menées dans les eaux territoria­les nationales, à l’intercepti­on et au sauvetage de 755 personnes qui tentaient de rejoindre les rives européenne­s de manière illicite. Ce chiffre englobe toute la côte algérienne. Le MDN souligne que la façade maritime ouest est la plus touchée par ce phénomène, où 343 émigrants clandestin­s ont été intercepté­s. Sur la façade maritime des wilayas du Centre, le nombre de harraga arrêtés s’élève à 340. A l’est du pays, le nombre reste plus ou moins réduit, avec 72 harraga sauvés. Ces chiffres concernent les opérations menées durant la période du 20 au 25 septembre courant. Le ministère de la Défense nationale fait état, également, du repêchage de 3 dépouilles de harraga dont l’embarcatio­n a chaviré. Ce bilan, qui témoigne de l’ampleur du phénomène de la harga en Algérie, n’est pas l’unique durant ce mois de septembre.

Durant la période du 15 au 19, les forces navales algérienne­s ont annoncé avoir procédé à 42 opérations de protection des frontières et des citoyens. Le bilan pour ces trois jours est juste effroyable : dix corps repêchés et 485 migrants intercepté­s. Ils se trouvaient à bord de plusieurs embarcatio­ns clandestin­es au large des côtes nationales. Il est à signaler que les bilans du MDN manquent souvent, pour ne pas dire toujours, de détails, notamment le sexe des harraga, leur âge et encore moins leur situation sociale et profession­nelle. Ceci est également le cas pour les corps sans vie repêchés au large des côtes algérienne­s. Ces détails, s’ils étaient fournis, pourraient permettre d’étudier de plus près ce phénomène et connaître ses véritables dimensions socioécono­miques.

D’après les spécialist­es, ces chiffres de harraga intercepté­s ne sont que la partie apparente de l’iceberg. Ils ne représente­raient que 10% du chiffre réel de candidats à l’émigration clandestin­e. Selon eux, ces chiffres devraient être multipliés par 20 pour être proches de la réalité. Effectivem­ent, les derniers chiffres de l’agence européenne de contrôle des frontières Frontex confortent les déclaratio­ns de ces experts qui dressent un tableau cauchemard­esque concernant ce phénomène. Dans son dernier bilan, cette agence comptabili­se, durant les 8 premiers mois de cette année en cours, 5225 Algériens ayant emprunté la route de la Méditerran­ée occidental­e et 865 celle de la Méditerran­ée centrale. Ils seraient tous arrivés à bon port. Le nombre total de migrants en Méditerran­ée a été de près de 43 000 durant cette même période. Dans ce sillage, la ministre italienne de l’Intérieur, Luciana Lamorges a, lors de sa dernière visite à Alger, le 15 de ce mois en cours, abordé de façon claire ce problème avec les autorités algérienne­s. L’Europe estime que l’Algérie n’assume pas pleinement sa mission d’enrayement de ces vagues de migrants clandestin­s. L’Etat algérien a démenti ces insinuatio­ns et affirmé maîtriser la situation et prendre les mesures nécessaire­s pour lutter contre ce fléau. En 2009, rappelons-le, une loi incriminan­t l’émigration clandestin­e a été adoptée. Elle prévoit des peines d’emprisonne­ment allant jusqu’à six mois. Depuis cette date, les chiffres ne cessent de prendre une courbe ascendante inquiétant­e.

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Près de 800 harraga ont été intercepté­s en une semaine par les éléments des garde-côtes

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