Plusieurs scénarios sur la table
Quel scénario adopter pour garantir la réussite de la rentrée scolaire 2020-2021 ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre les 23 syndicats de l’éducation ainsi que les 3 organisations de parents d’élèves lors de la rencontre tenue, hier, avec
Pour cause de la pandémie de Covid-19 et du retard accusé dans la reprise des classes, M. Ouadjaout a proposé d’écourter le week-end
à une seule journée, le vendredi, pour les élèves du cycle moyen et du lycée.
Quel scénario adopter pour garantir la réussite de la rentrée scolaire 20202021 ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre les 23 syndicats de l’éducation ainsi que les 3 organisations de parents d’élèves lors de la rencontre tenue, hier, avec le ministre de tutelle, Mohamed Ouadjaout.
Dans son allocution d’ouverture des travaux de cette journée, le premier responsable du secteur de l’Education nationale a donné les principales grandes lignes qui devront, après concertation, marquer l’année scolaire 20202021. Pour cause de pandémie de Covid-19 et du retard accusé dans la reprise des classes, M. Ouadjaout a proposé d’écourter le weekend à une seule journée, le vendredi, pour les élèves du cycle moyen et du lycée. Ainsi, ces derniers seront en classe du samedi au jeudi. Le ministre a également évoqué la possibilité d’aller vers un système de double vacation pour des groupes scolaires dont le nombre est fixé à 20 élèves. Ce nombre ne devrait en aucun cas dépasser les 23 élèves par classe. Afin de lutter contre la surcharge, le ministère de l’Education propose l’exploitation de toutes les salles disponibles dans les établissements scolaires, y compris les laboratoires, les salles d’informatique, les bibliothèques et les amphithéâtres. Il est également préconisé de réduire au maximum les chances de regroupement des élèves. Même si les modalités d’application de cette solution n’ont pas été données, il est facilement possible de déduire que le département de M. Ouadjaout veut supprimer la récréation, du moins dans la cour de l’école. La possibilité de revoir à la baisse le volume horaire accordé aux cours est également soumise à discussion. Le ministère propose d’aller vers 45 minutes seulement au lieu d’une heure entière. La distanciation physique et le port du masque pour les élèves, les enseignants ainsi que le personnel administratif restent des mesures indiscutables. Mohamed Ouadjaout propose également d’accorder plus d’attention à l’enseignement à distance et l’obligation d’aller vers l’évolution de ce moyen d’apprentissage.
Dans son allocution d’ouverture, le ministre n’a pas manqué de saluer tous les efforts consentis pour la réussite des examens de fin d’année. Il a également souligné que le report de la rentrée scolaire était une mesure préventive contre une éventuelle propagation du coronavirus en milieu scolaire.
LES PROPOSITIONS DES SYNDICATS
Tenue à huis clos, cette rencontre ministresyndicats a vu une large participation des professionnels du secteur. Les partenaires sociaux de M. Ouadjaout ont eu à discuter les scénarios du ministère, mais aussi à participer à l’organisation de cette réunion en livrant leurs visions et leurs propositions. Ils se sont tous entendus sur l’obligation d’aller vers une rentrée des classes dans les plus brefs délais. Selon la majorité des syndicats et des associations de parents d’élèves, les répercussions de ces 7 mois de diète pédagogique sont énormes à court, moyen et long termes.
D’ailleurs, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) a dit ne pas comprendre la contradiction d’ouvrir les aires de jeu et de détente, alors que les écoles restent fermées. Il propose, toutefois, une année scolaire scindée en deux étapes pédagogiques, avec 2 évaluations des élèves au lieu de 3. En revenant sur les conditions socioprofessionnelles «déplorables», ce syndicat responsabilise le comité scientifique quant à toute décision prise concernant cette rentrée scolaire, notamment dans son volet épidémiologique, et le respect du protocole sanitaire. Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) propose la création de cellules communale et de wilaya multisectorielles afin de veiller sur la bonne application du protocole sanitaire et surtout assister les directeurs des établissements dans cette lourde tâche. Ce syndicat suggère aussi une rentrée graduelle par palier. Le Snapest insiste de son côté sur l’obligation de respecter le volume horaire des enseignants. Pour ce syndicat, toute révision à la hausse de ce dernier est inacceptable. Contrairement aux autres syndicats, le Satef a choisi de ne pas répondre à l’invitation du ministère de l’Education. Son président, Boualem
Amoura, a considéré que cette réunion n’a pas lieu d’être, étant donné que la question de la rentrée scolaire va être tranchée par le gouvernement en prenant en considération les recommandations du conseil scientifique de suivi de l’évolution de la Covid-19. Il estime que la mission d’un syndicat est de veiller sur les bonnes conditions de travail des enseignants et des fonctionnaires du secteur et non pas être conseiller du ministre. Les parents d’élèves ont insisté de leur côté sur l’obligation d’une reprise rapide des classes, tout en veillant à appliquer un protocole sanitaire strict pour protéger les enfants. Il est à signaler que toutes les propositions retenues, hier, lors de cette rencontre, seront soumises au gouvernement pour approbation. Même si aucune date n’a encore été retenue pour la rentrée scolaire, il est probable que le retour aux classes se fasse le 3 novembre prochain. C’est, toutefois, au Premier ministère de trancher cette question et annoncer la date officielle. Asma Bersali