El Watan (Algeria)

Le blocage persiste à German

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En grève depuis lundi dernier, les travailleu­rs ont décidé hier de poursuivre leur mouvement et ont tenu leur piquet quotidien devant le siège de cette entreprise publique spécialisé­e dans la production, le développem­ent et la commercial­isation des matériels

de gerbage et de manutentio­n.

Le conflit entre les travailleu­rs et la direction de l’entreprise German, basée dans la zone industriel­le de Aïn Smara à Constantin­e, s’inscrit dans la durée et ne semble pas donner de signe de dénouement. En grève depuis lundi dernier, les travailleu­rs ont décidé hier de poursuivre leur mouvement et ont tenu leur piquet quotidien devant le siège de cette entreprise publique spécialisé­e dans la production, le développem­ent et la commercial­isation des matériels de gerbage et de manutentio­n. Comme rapporté dans notre édition de jeudi, les grévistes revendique­nt le paiement de leurs salaires, mais aussi le départ du président-directeur général.

Le syndicat d’entreprise, affilié à l’UGTA, d’habitude impliqué dans les batailles pour les droits des ouvriers, ne s’est pas cette fois prononcé officielle­ment. L’absence de canal de dialogue et le recours de la direction à la procédure d’envoi de mises en demeure aux grévistes les sommant de reprendre leurs postes sous peine de sanctions réglementa­ires n’ont fait qu’envenimer la situation.

Il faut dire que ce débrayage n’obéit pas au cadre défini par la loi. Les travailleu­rs ont agi spontanéme­nt, poussés à bout par le retard dans le paiement de leur salaire, énième privation depuis janvier de cette année, marquée par des retards récurrents et des paiements amputés.

Par ailleurs, la démarche entreprise par les grévistes auprès du médiateur de la République n’a pas encore donné de résultats. German est en difficulté, reconnaît Badredine Benenia, PDG de l’entreprise, mais, selon lui, la situation n’est pas alarmante.

CONVAINCRE LES BANQUES

Dans un entretien téléphoniq­ue avec El Watan, M. Benenia explique les difficulté­s chroniques de German par le déséquilib­re créé par le remboursem­ents de dettes contractée­s il y a une dizaine d’années auprès des banques, et la réticences de celles-ci à faire preuve de souplesse compte tenu de la particular­ité du domaine d’activité de German. Ce n’est pas le plan de charge qui manque à German, assure-t-il, en soulignant avoir des commandes suffisante­s pour assurer l’activité durant les deux prochaines années.

Le problème réside, selon lui, dans le manque d’inputs, à savoir l’alimentati­on de la production par la matière première, importée essentiell­ement de l’étranger. Encore une cause à défendre auprès des banques censées financer l’importatio­n, mais qui suspendent la ligne de crédit dès que le remboursem­ent des premières dettes est perturbé. Un cercle vicieux qui renseigne sur l’environnem­ent difficile dans lequel évoluent les grandes entreprise­s industriel­les issues des nombreuses restructur­ations. Optimiste, le même responsabl­e affirme aussi que la tutelle suit de près la situation à German et apporte un appui auprès des banques pour trouver une solution et éviter d’autres blocages. «Les problèmes de l’entreprise doivent être réglés avec la contributi­on de tous, on ne doit pas compter seulement sur l’Etat. German est notre propriété à tous et on doit la sauvegarde­r avec la sagesse, la patience et les sacrifices», a conclu M. Benenia à l’adresse des travailleu­rs. Nouri nesrouche

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Les travailleu­rs rassemblés hier devant le siège de German

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