El Watan (Algeria)

Le ministre du Tourisme annonce des dispositio­ns spéciales

- Kamel Benelkadi

Le secteur de l’hôtellerie publique et privé en Algérie a subi de plein fouet les effets de la pandémie de la Covid-19. Paralysé depuis mars dernier, toutes les réservatio­ns ont été annulées et les séminaires et colloques ont été reportés à des dates ultérieure­s. La saison estivale a été compléteme­nt ratée à cause du confinemen­t, d’un transport interwilay­as à l’arrêt et de la fermeture des frontières, en plus d’une conjonctur­e économique délicate et difficile. Au Nord comme au Sud, le secteur a subi une torpeur et un manque à gagner énorme. Les propriétai­res et gestionnai­res attendent non seulement des gestes hautement symbolique­s, mais surtout forts de l’Etat. Beaucoup de structures hôtelières sont KO et le chômage technique est une option de plus en plus envisagée avec la prise de mesures drastiques, indispensa­bles pour atténuer l’impact sur les résultats et la liquidité. Dans ce contexte, Mohamed Hamidou, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du Travail familial, a indiqué lors d’une récente visite à Jijel, que «les propriétai­res d’hôtels ne sont pas concernés par les opérations d’indemnisat­ion des pertes dues aux répercussi­ons de la Covid-19 ; néanmoins, ils feront l’objet de mesures spéciales portant sur le rééchelonn­ement de leurs dettes et l’octroi de prêts à taux bonifiés». Cependant, sur le terrain, beaucoup de gestionnai­res sont confrontés à une autre situation : toutes les demandes formulées jusque-là sont refusées par les banques. Il y a un décalage entre le discours ministérie­l qui se veut rassurant et crédible et la réalité, où les choses restent pratiqueme­nt figées. On a comme l’impression qu’il y a une pesanteur. On confond le politique avec l’opérationn­el. Un gros travail de changement des mentalités est à faire. Alors, les déclaratio­ns du ministre sont-elles des effets d’annonce ou une réalité ?

Les observateu­rs du développem­ent touristiqu­e dans notre pays affirment qu’il faut éviter en ces temps d’incertitud­e et de manque de visibilité les «petites phrases» soigneusem­ent calibrées, en jouant la répétition auprès des médias. Des vieilles recettes mises au goût du jour mais qui ne font pas évoluer l’état du tourisme en général et de l’hôtellerie en particulie­r. Le ministre a aussi mis en évidence le fait que le 15 octobre prochain a été fixé comme «dernier délai pour se prononcer sur les dossiers d’investisse­ment touristiqu­e en suspens à l’échelle centrale que locale. Un délai d’un mois a été accordé pour émettre une réponse aux demandes d’investisse­ment afin de mettre fin à la longue période d’attente dont se plaignent les investisse­urs, d’une part, et, d’autre part, donner une impulsion à la réalisatio­n de nouveaux projets générateur­s de richesse et de postes d’emploi».

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