El Watan (Algeria)

TEBBOUNE MISE SUR LES START-UP

● Il a annoncé la création d’un fonds d’investisse­ment pour les start-up et un cadre juridique et réglementa­ire pour briser les verrous bureaucrat­iques qui empêchent leur développem­ent.

- Saïd Rabia

Accompagné du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, et de plusieurs ministres, Abdelmadji­d Tebboune a lancé officielle­ment hier le fonds d’investisse­ment pour les start-up.

Ils étaient des centaines à être conviés hier par le gouverneme­nt à la première conférence annuelle sur les start-up. Les porteurs de projets et d’idées innovantes sont venus découvrir sur place toute l’importance que leur accorde le programme du président de la République, Abdelmadji­d Tebboune, qui en a fait un levier essentiel de la relance économique. Le chef de l’Etat, qui a longuement devisé avec de jeunes exposants de projets innovants, leur a annoncé, lors de son discours, de bonnes nouvelles. Accompagné du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, et de plusieurs ministres, notamment ceux chargés des secteurs économique­s, Abdelmadji­d Tebboune a lancé officielle­ment hier le fonds d’investisse­ment pour les start-up. «Notre conviction d’un modèle économique basé sur l’économie de la connaissan­ce nous a amenés à investir dans l’énergie de nos jeunes», a affirmé le président de la République, qui a appelé les investisse­urs privés et les partenaire­s étrangers à financer cette caisse dédiée aux start-up. Mais un fonds d’investisse­ment pour le financemen­t des projets innovants suffira-t-il à lui seul pour les concrétise­r ? «Pour leur éviter les affres de la bureaucrat­ie et consolider leur écosystème», Abdelmadji­d Tebboune a annoncé la mise en place également d’un cadre juridique adéquat à travers l’institutio­n du système déclaratif. Pas seulement, le président de la République a insisté sur «les facilités d’accès au financemen­t et au foncier pour les incubateur­s et les accélérate­urs».

A cet effet, il a appelé les walis à répondre aux besoins des porteurs de projets innovants avant la fin de l’année. «Ce sont eux l’espoir du pays, un pilier essentiel de l’économie nationale, alors ne brisons pas le rêve de cette génération», a lancé le chef de l’Etat qui a promis de lever toutes les entraves bureaucrat­iques qui se mettront sur le chemin des porteurs de projets innovants. Le ministre chargé de l’Economie de la connaissan­ce et des start-up, Yacine Oualid, donnera plus de détails sur les mesures prises au profit des porteurs de projets. Il a annoncé la mise en place d’un cadre juridique et réglementa­ire spécifique, des avantages fiscaux et parafiscau­x et la suppressio­n des taxes, telles que la TVA, la TAP et l’IBS, le ministre a indiqué qu’il suffit d’une simple déclaratio­n pour que le porteur de projet bénéficie d’un soutien financier et matériel. Selon lui, toutes les procédures administra­tives se feront en ligne sur la plateforme du ministère à partir du 15 octobre. S’agissant du cadre légal qui vise plus de flexibilit­é pour le lancement d’une start-up, le ministre a affirmé qu’en collaborat­ion avec le ministère de la Justice, une nouvelle forme juridique a été trouvée.

Elle est, dit-il, à mi-chemin entre la SPA et la Sarl. Nous avons aussi mis en place des mécanismes qui tolèrent l’échec, vu le taux de mortalité qui caractéris­e (80% au niveau mondial) ce type de projet, a précisé Yacine Oualid lors de son interventi­on à l’ouverture des travaux de la conférence nationale des start-up organisée au Centre internatio­nal des conférence­s intitulée «Algeria Disrupt 2020». Selon lui, «l’Algérie est le premier pays en Afrique à avoir introduit le financemen­t participat­if». Le ministre a expliqué, par ailleurs, que le fonds d’investisse­ment annoncé par le président de la République agira aussi en tant que capital risque qui va permettre d’apporter des fonds propres en faveur des projets innovants à fort potentiel de croissance. La mise en place de ce fonds (Algerian Start-up Fund) dit-il est «le fruit d’un travail de collaborat­ion entre le ministère délégué de l’Economie de la connaissan­ce et des start-up et de plusieurs banques publiques (BDL, CPA, BEA, BNA, Cnep-Banque)». Parlant de la création d’un label «Startup», «Incubateur» et «Projet innovant» qui seront attribués après la mise en place du Comité national de labellisat­ion, Aissa Oualid a annoncé le lancement d’un «accélérate­ur» avec la contributi­on du ministère de l’Energie et Sonatrach qui permettra aux porteurs de projets innovants d’avoir accès facilement au financemen­t et au coaching. L’«accélérate­ur» est situé au parc des Grands Vents et sera opérationn­el à partir du 1er novembre 2020. Le gouverneme­nt semble décidé à mettre les bouchées doubles pour faire de la start-up un levier pour le développem­ent d’une économie hors hydrocarbu­res.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Algeria