La diaspora fidèle à l’esprit du hirak
Une trentaine d’organisations et de rassemblements de militants et citoyens algériens de tous bords ont lancé un appel à manifestation pour ce dimanche 4 octobre dans la capitale parisienne en commémoration des événements du 5 Octobre 1988 et pour la remobilisation de la diaspora opposée au projet de référendum sur la Constitution fixé pour le 1er novembre prochain. Prévue à partir de 14h, cette marche devra s’ébranler de la place de la République dans le centre de la capitale, vers la place de la Nation. Reprenant les principales revendications du hirak, les organisateurs appellent notamment à «l’arrêt de la répression, la libération immédiate des détenus politiques et d’opinion; le rejet du référendum constitutionnel, le départ ordonné et pacifque mais inconditionnel et complet du système et de tous ses symboles, l’amorce d’une transition pour un processus souverain dans la perspective d’un Etat de droit, démocratique, libre et social, le retrait de l’armée de l’exercice du pouvoir politique et la dissolution de la police politique pour un Etat civil et non militaire, libre et démocratique». Selon Mehdi Brahimi, l’un des animateurs de la coordination des organisations politiques et citoyennes de la diaspora, cette manifestation est le prélude à d’autres rassemblements et actions concrètes sur le terrain pour, selon lui, «marquer le refus de la majorité des Algériens de l’agenda du régime et notamment le rejet d’un référendum élaboré sans eux et en contradiction flagrante avec toutes les promesses d’ouverture faites par le nouveau pouvoir issu des élections du 12 décembre dernier». Pour de nombreux observateurs, cette marche, que les organisateurs espèrent être une réussite, prélude surtout de la reprise du hirak au sein de l’immigration, même si celle-ci a déjà répondu présente le 5 juillet et, surtout, le 13 septembre dernier en se mobilisant fortement dans la capitale parisienne.
Les autorisations de la préfecture de police de Paris ont été laborieuses à obtenir du fait du contexte sanitaire préoccupant en France et dans la capitale, mais cet obstacle a été franchi grâce à la détermination des organisateurs, lesquels ont donné des assurances sur la mise en place de protocoles stricts de distanciation et de protections des manifestants. C’est dans la perspective de maintenir la flamme du hirak que la diaspora a inscrit dans son programme une vaste mobilisation des Algériens à travers plusieurs capitales européennes le jour où le pouvoir en place organisera le vote constitutionnel. Le 1er novembre 2020 sera ainsi marqué par des marches grandioses et des sits-in devant les représentations consulaires algériennes pour exprimer, à la face du monde, le refus d’un scrutin conçu pour consolider l’ancien système.