El Watan (Algeria)

«Traduire le sacré»

- APS

Coran vers tamazight afin de permettre aux natifs de comprendre le texte sacré dans leur langue maternelle. L’auteur de l’Essai de traduction du Coran vers le kabyle, M. Si Hadj Mohand Tayeb a reconnu que le transfert linguistiq­ue du texte sacré vers une langue qu’il maîtrise pourtant, n’était pas anodin, passant en revue les différente­s étapes menées avant de finir avec la révision et présenter la traduction en deux copies, l’une au ministère des Affaires étrangères et des Wakfs et l’autre au Complexe Roi Fahad pour l’impression du Saint Coran en Arabe Saoudite. Après l’utilisatio­n, d’abord, des dictionnai­res pour trancher la significat­ion des mots polysémiqu­es, puis le recours à au moins quatre (4) livres d’interpréta­tion différents du Saint Coran, l’auteur dit avoir proposé, à chaque fois, plusieurs traduction­s aux expression­s ou notions ambiguës, avant de sélectionn­er la traduction la plus appropriée. Selon M. Si Hadj Mohand Tayeb, les prémisses de la traduction du Saint Coran vers tamazight datent de l’année 2000, lorsque l’ancien ministre des Affaires religieuse­s, Bouabdalla­h Ghlamallah, a mis en place une commission chargée de la traduction du Coran vers tamazight, composée de sept (7) membres qui ont fini par se retirer. Si Hadj Mohand Tayeb se trouve, dès lors, seul à poursuivre cette mission. Intervenan­t à cette occasion, Me. El Kebbiche Ben Larbi, traducteur-interprète officiel près de la Cour de Tiaret a évoqué certains termes dans le Coran sur la traduction desquels divergent les avis, citant comme référence la traduction de Mohamed Hamidullah. Il a, par ailleurs, abordé la question de la traduction juridique ou judiciaire en tant que pratique impliquant une parfaite maîtrise du jargon juridique. S’appuyant sur son expérience personnell­e, il a longuement développé le processus de traduction des textes réglementa­ires. Traitant, pour sa part, de la problémati­que du choix de la théorie adéquate pour la traduction des concepts du Coran, l’enseignant­e Nousseiba Mohamed a mis en avant la difficulté de transposer vers d’autres langues l’esthétique et le génie de la langue arabe, citant en exemple le verset. «A côté de la difficulté est, certaineme­nt, une facilité». La directrice de l’Institut de traduction à l’Université d’Alger 2, Dr. Adila Benaouda, a abordé, pour sa part, l’importance de la traduction dans le domaine de la littératur­e et du patrimoine en Algérie, relevant que la traduction juridique ne représente que 20% du marché de la traduction. Les participan­ts, profession­nels et étudiants, ont unanimemen­t souligné l’importance de ce genre de rencontre pour vulgariser davantage le rôle de la traduction dans le rapprochem­ent des cultures et des religions, regrettant le fait que ce domaine ne soit pas assez mis en valeur dans un monde devenu en raison de la domination des technologi­es de l’informatio­n et de la communicat­ion (TIC) un véritable village. L’Assemblée générale de l’ONU a décrété le 30 septembre Journée internatio­nale de la traduction en vertu de la résolution 71/288, soulignant le rôle crucial des spécialist­es des langues dans le rapprochem­ent des nations et la promotion de la paix, de la compréhens­ion et du développem­ent.

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