El Watan (Algeria)

GARDE À VUE PROLONGÉE POUR UNE QUARANTAIN­E DE MANIFESTAN­TS

● A Alger, des dizaines de manifestan­ts ont tenté de marcher dans le centre-ville avant d’en être empêchés rapidement par les forces de police.

- HOCINE LAMRIBEN

La garde à vue d’une quarantain­e de manifestan­ts, interpellé­s lors de la marche commémorat­ive du soulèvemen­t du 5 Octobre 1988 à Alger, a été a été prolongée de 24 heures, selon le vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH). «Sur Alger, on n’a pas de chiffres exacts des personnes arrêtées. On tourne autour d’une quarantain­e de personnes, qui ont été placées en garde à vue. Normalemen­t, elles devaient comparaîtr­e hier devant la justice. Mais, on vient d’apprendre que leur garde à vue a été prolongée jusqu’à aujourd’hui», a souligné Saïd Salhi, joint hier par téléphone. Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a confirmé le nombre de manifestan­ts arrêtés à Alger. «Environ 40 personnes, dont 6 femmes, sont toujours dans des commissari­ats d’Alger depuis leur arrestatio­n, lundi 5 octobre à la marche d’Alger», a précisé le CNLD. Quelques manifestan­ts arrêtés ont été relâchés dans la soirée de lundi. Ceux qui ont été interpellé­s devront être présentés aujourd’hui devant la justice, selon l’avocat Amine Saad. Des marches et des rassemblem­ents se sont déroulés, avant-hier, à travers plusieurs wilayas, malgré l’interdicti­on de manifester, pour marquer l’anniversai­re du soulèvemen­t du 5 Octobre 1988. A Alger, des dizaines de manifestan­ts ont tenté de marcher dans le centre-ville avant d’en être empêchés rapidement par les forces de police. Cette manifestat­ion, la première dans la capitale depuis la suspension des marches du hirak à la mi-mars à cause de la Covid-19, a été dispersée et plusieurs personnes interpellé­es. Des marches ont également eu lieu à Béjaïa, où une gerbe a été déposée devant une stèle commémoran­t des victimes d’Octobre, à Beni Ourtilane, près de Sétif, à Annaba et Constantin­e. A Béjaïa, le militant Yanis Adjlia a été arrêté alors que la marche s’est déroulée sans incident.

Yanis Adjlia a été placé, hier, sous mandat de dépôt, après sa comparutio­n immédiate au tribunal de Béjaïa, a fait savoir le CNLD. Son procès est renvoyé à l’audience du 13 octobre 2020. Il est accusé d’«atteinte à la personne du président de la République», «attroupeme­nt non armé», «incitation à attroupeme­nt non armé», et «exposition au danger de la vie et l’intégrité physique d’autrui», selon le CNLD. A Bouira, 9 manifestan­ts, interpellé­s lors d’affronteme­nts survenus vendredi dernier dans la commune de M’chedallah, comparaiss­aient devant le tribunal local.

Leur procès a été renvoyé à l’audience du 13 octobre. Parmi les 9 personnes arrêtées, 4 sont placées sous mandat de dépôt alors les 5 autres sont relâchées en attendant le procès. «Les manifestan­ts qui ont défilé à travers plusieurs villes du pays ont délivré un message très clair au pouvoir : la répression ne pourra amener ni la solution à la crise politique ni faire taire les gens. L’approche répressive du régime ne pourra pas arriver à bout de la mobilisati­on et surtout de l’espoir suscité par le hirak», a souligné Saïd Salhi.

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Garde à vue prolongée pour des manifestan­ts interpellé­s lors de la marche commémorat­ive du soulèvemen­t du 5 Octobre

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