La Corée du Nord dévoile un missile balistique intercontinental
L’ICBM a été précédé d’un Pukguksong-4a, nouveau missile mer-sol lancé par sous-marin qui
conférerait une nouvelle dimension à l’arsenal militaire nord-coréen.
La Corée du Nord a dévoilé hier un missile balistique intercontinental (ICBM) lors d’un défilé militaire, rapporte l’AFP citant la chaîne de télévision d’Etat KCTV. Défilé organisé à l’occasion du 75e anniversaire de la fondation du Parti des travailleurs au pouvoir. «Nous continuerons à renforcer notre armée, à des fins d’autodéfense et de dissuasion», a déclaré face à la foule le leader nord-coréen en costume gris, dans son discours. L’ICBM a été précédé d’un Pukguksong-4a, nouveau missile mer-sol lancé par sous-marin. Selon l’état-major sud-coréen, le défilé militaire s’est déroulé tôt samedi matin, plusieurs heures avant sa diffusion à la télévision, et a été «attentivement» suivi par les services de renseignement sudcoréens et américains. Par ailleurs, le président nord-coréen, Kim Jong Un, a soutenu qu’il n’y a «pas une seule personne» atteinte de coronavirus dans son pays, alors que la pandémie a touché le monde entier. Il a décidé de fermer, en janvier, les frontières de la Corée du Nord afin d’empêcher une propagation de l’épidémie.
APPROCHES DIFFÉRENTES
Les
négociations
sur
la dénucléarisation sont au point mort depuis le deuxième sommet entre le président américain, Donald Trump, et son homologue nord-coréen en février 2019, à Hanoï (Vietnam). Washington a exigé de Pyongyang de renoncer d’emblée à tout son arsenal atomique, alors que la Corée du Nord a proposé une approche progressive, prévoyant une levée rapide d’au moins une partie des sanctions internationales qui étranglent son économie.
Ainsi, elle a multiplié depuis novembre les essais d’armement. Le 13 décembre, Pyongyang a réalisé un test sur son site de lancement de satellites de Sohae. Le site en question, connu aussi sous le nom de Tongchang-ri, est situé sur la côte nord-ouest du pays. Le dirigeant nordcoréen a promis sa fermeture en septembre 2018, lors d’un sommet avec le président sudcoréen, Moon Jae-in. La Corée du Nord affirme l’avoir détruit en 2018. Le 21 avril 2018, Pyongyang a proclamé la fin des essais nucléaires et la fermeture de son site d’essais atomiques, qui a «rempli sa mission», selon son premier dirigeant.
Mais en août de la même année, un rapport d’experts onusiens a affirmé que Pyongyang poursuit ses programmes nucléaire et balistique. A la fin du même mois, le leader nord-coréen a menacé de présenter une «nouvelle arme stratégique». Début mars, Pyongyang a effectué des tirs de missiles à deux reprises.