Le dépassement des délais de réalisation pointé du doigt
Effectuant récemment une visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Biskra, le ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du Travail familial, Mohamed Hamidou, a été confronté à des investisseurs, des directeurs d’hôtels et des maîtres d’ouvrage de divers projets touristiques ayant dépassé de plusieurs mois voire de plusieurs années les délais de réalisation et les plannings de travail pour concrétiser sur le terrain leurs projections, réhabiliter certaines infrastructures hôtelières et thermales et mettre aux normes admises les locaux et les services destinés aux touristes. A l’Hôtel des Zibans, joyau architectural réalisé par Fernand Pouillon, il s’est offusqué du fait qu’un chantier de restauration de 100 chambres lancé en 2016 ne soit pas encore terminé. Au nouveau centre thermal du Groupe Ziani, promoteur immobilier national, il a relevé le manque d’entrain du propriétaire à finaliser son projet. A Hammam Salihine, il s’est montré dépité et mécontent par l’état déplorable des bungalows en décrépitude et du couvert végétal visiblement assoiffé et rabougri. A Aïn Bennaoui, dans la commune d’El Hadjeb, il a constaté que le chantier de réalisation d’un complexe thermal et de sablothérapie initié par le Groupe Necib Tourisme était à l’état embryonnaire en dépit d’un permis de construire obtenu en 2018. A l’issue de la présentation d’un plan de développement des zones d’expansion touristique (ZET) à Biskra lesquels sont encore à l’état de terrains vagues, le ministre n’a pas manqué d’exprimer son mécontentement et de pointer du doigt les responsables du secteur et les investisseurs qui font preuve «de nonchalance et d’insouciance professionnelle» et il a menacé d’émettre des mises en demeure et de prendre des mesures coercitives à l’encontre des retardataires, a-t-on relevé. Pour justifier cette situation embarrassante devant le premier responsable du secteur, les concernés ont évoqué tour à tour et avec contrition et gène le problème de la maind’oeuvre qualifiée «introuvable», l’apparition de difficultés techniques «inattendues», l’absence de travaux de VRD «nécessaires» et enfin la pandémie de la covid 19 « paralysante». Rejetant d’un revers de la main toutes «ces arguties inacceptables», selon lui, Mohamed Hamidou, lequel connaît très bien la wilaya pour en avoir été le wali, a insisté impérativement sur la nécessité de respecter les délais de réalisation des projets. «Il faut changer de mentalité et de comportements. Biskra a une vocation agricole et touristique par excellence. Toutes les perspectives et les maquettes numérisées réalisées par les bureaux d’études doivent être concrétisées sur le terrain avec le respect des cahiers des charges et des délais de réalisation. Que ceux qui sont incapables de relever les défis laissent la place à d’autres, plus compétents. L’Algérie a des potentialités dans le tourisme balnéaire, saharien, culturel, thermal, cultuel, de découverte et distractif. Il n’est plus question de sévir sans rendre des comptes. Le ministère est ouvert à tous les intervenants du secteur pour réfléchir et avancer ensemble pour le bien du pays», a lancé l’hôte de la Reine des Zibans. La Maison de l’artisanat et des métiers de Biskra a reçu la délégation ministérielle dans un déferlement de musique traditionnelle, une profusion de stands dénotant de la richesse des produits artisanaux et du savoir-faire des artisans locaux. A El Kantara, 50 km au nord de Biskra, le ministre s’est longuement entretenu avec les responsables et les travailleurs de l’unité de production de poterie laquelle a des difficultés pour trouver de la matière première (terre glaise) et des artisans pour se former et s’occuper des opérations de broyage de l’argile, du façonnage, de l’émaillage et de la décoration, de la cuisson et du séchage des objets obtenus. «Les agences de voyages, les voyagistes et les unités de production artisanales, ainsi que les acteurs du secteur touristique touchés par les restrictions imposées par la Covid-19 pourront bénéficier de prêts bancaires bonifiés afin de soutenir leur équilibre financier et les charges salariales», a annoncé le ministre. Celui-ci n’a pas manqué de faire un crochet vers le complexe islamique de Sidi Okba et le mausolée éponyme, situé à 18 km à l’est de Biskra, «pour une halte de ressourcement», a-t-il précisé.