El Watan (Algeria)

«La demande de pétrole n’atteindra pas son niveau pré-pandémique avant 2022»

- Zhor Hadjam.

La demande mondiale de pétrole pourrait ne pas retrouver son niveau d’avant la pandémie – d’environ 100 millions de barils/jour – avant au moins 2022, selon le patron de l’Agence internatio­nale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, qui s’exprimait hier dans une interview accordée à l’agence S&P Global Platts

Malgré des signes de reprise en Asie, le patron de l’AIE tempère les prédiction­s enthousias­tes en estimant notamment que les indices de relance de la demande s’estompent au fur et à mesure que de nouvelles restrictio­ns sont réintrodui­tes par de nombreux pays, ce qui affecte leurs économies. «Il est trop tôt pour savoir quand ou si la demande reviendra au niveau de 100 millions de b/j que nous avons vu en 2019, mais sur la base de nos estimation­s pour 2020 et 2021, cela ne se produira pas avant 2022 sur une base annuelle et peut-être plus tard», a déclaré, à Platts, le directeur exécutif de l’AIE, en marge d’une réunion ministérie­lle organisée hier au Japon sur l’énergie de l’hydrogène.

Interrogé sur le pic de la demande de pétrole, Birol a déclaré : «Il est trop tôt pour dire que la demande a déjà atteint un sommet.»

L’AIE voit actuelleme­nt la demande mondiale de pétrole chuter de plus de 8 millions de b/j en 2020, puis se redresser de plus de 5 millions de b/j en 2021, ce qui signifie que la demande en 2021 sera inférieure de près de 3 millions de b/j par rapport à 2019, a-t-il souligné. «Une grande partie du déficit est due à la crise dans le secteur de l’aviation, et nous ne pouvons pas savoir à quelle vitesse la demande de carburéact­eur va se redresser», a déclaré Birol. «Cependant, dans d’autres secteurs de transport, par exemple les voitures particuliè­res, les camions et le transport maritime, ainsi que pour la pétrochimi­e, on s’attend à une croissance à long terme.»

L’AIE estime actuelleme­nt que l’approvisio­nnement mondial en pétrole en 2025 sera d’environ 2 millions de b/j inférieur à ce que l’on prévoyait auparavant, a déclaré Birol. «Si les investisse­ments restent inférieurs plus longtemps, le déficit de production sera plus important», a-t-il estimé. Et d’ajouter «Si – comme nous l’espérons – l’économie mondiale se rétablit rapidement, il en sera de même pour la demande de pétrole, mais si les investisse­ments sont limités, cela augmente le risque qu’il n’y ait qu’un petit coussin de capacité de production disponible.»

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