Lancement d’un programme de plantation de 1000 hectares
Les massifs forestiers, dans la wilaya de Bouira, perdent chaque année des centaines, voire des milliers d’hectares de leurs superficies et, cela menace la biodiversité et contribuent au dérèglement climatique.
La Conservation des forêts de Bouira a lancé récemment un programme de plantation d’une superficie de mille d’hectares à travers plusieurs régions de la wilaya. Le projet a été confié à l’Entreprise Régionale de Génie Rural (ERGR Zaccar), spécialisée en foresterie et développement rural. Le patrimoine forestier de Bouira qui s’élève à 112 250 hectares subit, à l’instar des ceux des autres wilayas du pays, des agressions de tout genre. Incendies, défrichement illicite et accaparement des terrains, sécheresse, expansion urbaine, exploitations minières, etc. Et comme résultat, les massifs forestiers perdent chaque année des centaines, voire des milliers d’hectares de leurs superficies. Des pertes qui menacent de plus en plus la biodiversité et contribuent au changement climatique. «La première phase du programme pour la saison 2020/2021 consiste en la plantation de 500 ha pour la reconstitution des forêts incendiées. Nous avons prévu, respectivement 400 ha à Ath Mansour à l’est de la wilaya et 100 ha à El Mezdour, au sud. Le programme rentre dans le cadre de l’opération dénommée : Un arbre pour chaque citoyen. Actuellement, nous sommes en phase de préparation du sol. Au total, sur les 1000 hectares que nous avons projeté, 400 000 arbres seront plantés», dira Mounir Demdoum, conservateur des forêts de Bouira, qui rajoute que la plantation démarrera vers la fin du mois en cours.
En outre, la Conservation a opté, dans son plan de reboisement, pour 3 espèces d’arbres, à savoir le pin d’Alep, le cyprès et pour la première fois le caroubier. «Cette année, nous allons introduire le caroubier ayant un grand intérêt socioéconomique. Nous lui avons réservé, et ce n’est qu’un essai, une dizaine d’hectares», explique notre interlocuteur. Dans le contrat signé avec l’ERGR, cette dernière assurera aussi le gardiennage sur superficies plantées. Par ailleurs, le suivi du projet a été confié à l’Institut National des Recherches Forestières (INRF). L’organisme apportera un grand appui technique de par sa longue expérience dans le domaine. Quant aux contraintes qu’ont rencontrées les agents de la Conservation lors de la mise en oeuvre de ses programmes de reboisement, figure celle de l’occupation illicite des terrains forestiers. D’indus occupants s’approprient des lopins de terre en vue de les exploiter ou construire dessus. Pire encore, durant l’été dernier, des agents et gardes forestiers ont fait objet d’une agression perpétrée par des voleurs de bois en pleine nuit dans les forêts de la commune d’Ath Rached, au sud de Bouira. A El Adjiba, dans l’Est, des malfrats ont entravé le travail des patrouilles des forestiers et ce, en semant de grands clous sur le passage des véhicules. Une fois les pneus crevés, les protecteurs de la forêt se trouvent obligés à rebrousser le chemin. Face à la multiplication des dépassements, la restitution des armes aux forestiers est plus qu’urgent.