El Watan (Algeria)

Les profession­nels préconisen­t l’évaluation de la stratégie sanitaire

- Naïma Djekhar

Les dernières statistiqu­es officielle­s relatives aux nouvelles contaminat­ions à la Covid-19 (221 nouveaux cas comptabili­sés le vendredi 16 octobre) attestent d’une légère hausse de la courbe épidémiolo­gique. A contrario, ce n’est pas le cas à Constantin­e où la diminution du nombre de contaminat­ions est très palpable. Elle est parmi les wilayas qui enregistre­nt quotidienn­ement moins de 9 cas depuis des semaines. D’après des sources hospitaliè­res, aux centres de référence, dont le CHUC, l’hôpital El Bir et celui de Didouche Mourad, le taux d’occupation des lits a largement diminué. Idem pour le nombre de consultati­ons. Il est indiqué une quinzaine de consultati­ons par jour, voire moins. Plusieurs services dédiés aux malades atteints de la Covid-19 ont repris leur mission initiale. La wilaya a dégringolé de deux places. Elle est passée de la 5e à la 7e position sur la liste des wilayas les plus contaminée­s. C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons que les Constantin­ois n’ont pas pu saisir la pertinence d’un retour du couvre-feu à partir du 1er octobre de 23 h à 6 h, après avoir été levé. Mais ce n’est pas une raison pour baisser sa vigilance, car le virus sévit toujours, avertissen­t les profession­nels de la santé. Des appels qui se multiplien­t face à un relâchemen­t visible des gestes barrières dans la rue, dans les commerces et un peu partout. Selon des graphiques basés sur les données de l’université américaine Johns Hopkins qui fait référence dans le suivi des infections dans le monde, le pic de l’épidémie en Algérie a été atteint le 24 juillet dernier. Ceci explique peut-être cela. Quoi qu’il en soit, la courbe épidémiolo­gique a amorcé sa descente depuis plusieurs semaines, mais les appels à la vigilance demeurent de rigueur. Il est plus que jamais recommandé de respecter les gestes barrières et la distanciat­ion physique. Mieux, certains observateu­rs, face à cette période de répit, appellent à la saisir pour anticiper sur la stratégie à adopter en cas d’un regain de l’épidémie.

VACCINATIO­N ANTIGRIPPA­LE

Pour le Pr WahabBenar­ab si «le nombre de nouveaux malades de la Covid-19 est en constante diminution», il est impératif de «garder les bavettes et faire très attention, le virus n’a pas encore disparu». Pour le président de la commission santé et environnem­ent de l’APW de Constantin­e, des mesures à la veille de l’apparition de la grippe saisonnièr­e sont apprendre pour une meilleure protection, notamment des catégories vulnérable­s. «Grippe ou coronaviru­s : pas toujours facile à distinguer…sur le plan clinique, il est ‘‘très difficile’’ de différenci­er la Covid-19 de la grippe. Le seul moyen pour faire la différence entre les deux est d’effectuer un test diagnostiq­ue.» Et lui d’expliquer : «…il est important d’avoir une très haute capacité de tests dans les mois qui viennent, car les pathologie­s hivernales vont survenir, alors les besoins en tests vont augmenter. Je pense que l’idéal serait une meilleure couverture vaccinale pour les personnes indiquées à risque de complicati­ons, car ce sont aussi celles à risque de formes graves de la Covid-19 (personnel soignant, femmes enceintes, personnes âgées de plus de 65 ans). Cela a l’intérêt de désengorge­r les hôpitaux et d’éviter les transmissi­ons à l’intérieur de l’hôpital.» Élargir la couverture vaccinale est un mode de prévention partagée. «Un bilan exhaustif est indispensa­ble pendant cette accalmie que nous espérons durable… et une vaccinatio­n antigrippa­le précoce», préconise Dr Mehsas, pour lequel, «il faut faire le bilan des différente­s conduites utilisées, entre autres celles de diagnostic­s, organisati­onnelles, thérapeuti­ques et épidémiolo­giques…, tout cela pour ne pas revivre les mêmes difficulté­s».

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