El Watan (Algeria)

Les cinémas

- AFP

ses employés, aux policiers et à leurs familles, avant d’accueillir le public vendredi dans certaines salles.

RETROUVER LA CONFIANCE

«En ce moment, nous travaillon­s à retrouver la confiance des gens en leur faisant savoir que les cinémas sont des endroits sûrs et sécurisés pour eux», dit à l’AFP Lalit Ojha, directeur régional du deuxième exploitant national de multiplex INOX Leisure Ltd. Les salles du groupe ne diffusent d’abord que de vieux films. La températur­e des spectateur­s sera vérifiée à l’entrée, la moitié des sièges devront rester vides pour respecter la distanciat­ion physique et seule de la nourriture empaquetée sera disponible. Oubliées les agapes proposées auparavant dans les cinémas haut de gamme où l’on pouvait manger du biryani ou des coupes de glace au caramel fondant dans son fauteuil inclinable. «Nous espérons la sortie d’une superprodu­ction pour Diwali», ajoute M. Ojha. Cinémas et commerces font d’habitude le plein pour la fête hindoue des lumières, prévue cette année le 14 novembre. Sortir au cinéma a toujours été un loisir accessible en Inde : 75 roupies (un dollar ou 0,87 euro) pour trois heures d’émotions, de danses et de chansons dans une salle avec l’air conditionn­é. Mais les producteur­s, nerveux, ont jusqu’à présent réfréné les annonces de grosses sorties, beaucoup préférant les plateforme­s de streaming comme Netflix, Amazon Prime et Disney+ Hotstar. Les analystes ont beau souligner l’appétit refoulé dans un pays où les fans vont habituelle­ment chaque semaine au cinéma et où 1800 films sont sortis en 2018, beaucoup pourraient ne pas se déplacer pour de vieux films.

CERCLE VICIEUX

«C’est un cercle vicieux --les gens ne vont pas aller au cinéma sauf s’il y a des nouveautés. Et les producteur­s ne vont pas sortir de films sans la garantie de faire de bonnes affaires», décrit à l’AFP l’analyste Komal Nahta. «Au bout du compte, quelqu’un devra bien prendre un risque et sortir un film intéressan­t». Certains seraient prêts à s’aventurer, avec au moins un film en hindi, Suraj Pe Mangal Bhari, attendu le 13 novembre pour Diwali. Le producteur Aditya Chopra, grand nom de Bollywood, prépare pour la même période Bunty Aur Babli 2, suite d’un succès de 2005, selon les médias. Reste qu’avec plus de sept millions de cas, la menace du coronaviru­s reste forte en Inde. A Bombay, qui abrite Bollywood, les autorités ont repoussé l’ouverture des cinémas. «Bombay est au coeur de l’industrie cinématogr­aphique --si les cinémas y sont fermés, la bataille est déjà à moitié perdue», pense Komal Nahta. Les autres cinémas pourront s’estimer heureux s’ils vendent ne serait-ce que la moitié des tickets --25% de la capacité habituelle, évalue-t-il. «S’ils arrivent à remplir 60% des sièges disponible­s, ce serait une nouvelle extraordin­aire pour l’industrie».

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