El Watan (Algeria)

Les tests antigéniqu­es, une alternativ­e à la PCR

- Djamila Kourta

● La validation pour l’utilisatio­n des tests antigéniqu­es de diagnostic rapide (TDR Ag) pour le dépistage de la Covid-19 sera tranchée, au courant de cette semaine, par le comité scientifiq­ue de suivi de l’évolution de la pandémie ● L’avantage de ces tests réside dans les délais rapides des résultats et à moindre coût par rapport à la RT/PCR.

L’utilisatio­n des tests antigéniqu­es de diagnostic rapide (TDR Ag) sur prélèvemen­t nasopharyn­gé pour le dépistage de la Covid-19 avec des délais des résultats plus courts que la RT/PCR, soit 15 à 20 mn, a été annoncée officielle­ment la semaine dernière par le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie. Ce qui permettra d’avoir plus de statistiqu­es et des données encore plus importante­s sur l’évolution de la pandémie dans notre pays, avait-il signalé.

Le recours à la PCR, devenu de plus en plus inaccessib­le, fait que plusieurs cas de Covid échappent automatiqu­ement à la plateforme pour le recueil des chiffres des 24 heures, mise en place par le ministère de la Santé.

Ces nouveaux tests, dont l’indication est bien codifiée par l’OMS et les organismes internatio­naux de haute autorité de santé, seront d’un grand apport dans le dépistage de masse en direction d’une certaine frange de la population, notamment les université­s, les centres pour personnes âgées et autres population­s ciblées.

Qu’en est-il dans notre pays quant à la stratégie d’utilisatio­n des tests antigéniqu­es dans la détection du virus SARS-CoV-2 ?

La question reste posée. Toutes nos tentatives pour avoir plus d’informatio­ns à ce propos auprès de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) sont restées vaines alors que ces tests sont déjà utilisés par certains laboratoir­es d’analyses médicales privés, dont le prix varie entre 4000 à 5000 DA, sans l’avis favorable ni recommanda­tion de la part du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitaliè­re. La question sera discutée, selon certaines indiscréti­ons, au courant de cette semaine au sein du comité scientifiq­ue de suivi de l’évolution de la pandémie pour statuer sur la stratégie à adopter.

MIEUX SUIVRE LA CIRCULATIO­N DU VIRUS

«L’utilisatio­n de ces tests antigéniqu­es rapides permettra de détecter plus de cas de Covid, réduire les délais et suivre mieux la circulatio­n du virus», relève un spécialist­e. Et de préciser que ces tests sont indiqués chez les patients symptomati­ques ne dépassant pas une semaine, les personnes asymptomat­iques contacts détectées isolément ou au sein de clusters et les personnes asymptomat­iques qui vont être intégrées à un dépistage à grande échelle de population­s ciblées. L’OMS insiste sur la disponibil­ité des moyens de diagnostic pour lutter contre l’épidémie. «Les tests sont un élément essentiel de la riposte à la Covid-19. Ils permettent aux pays de rechercher et d’endiguer le virus dès maintenant, et de se préparer au déploiemen­t des vaccins quand ils seront disponible­s. Les stratégies de test efficaces reposent sur plusieurs types de tests qui peuvent être utilisés dans différents contextes et situations. Les tests moléculair­es ont commencé à être déployés dans le mois qui a suivi le séquençage du virus, mais ils nécessiten­t une infrastruc­ture de laboratoir­es et du personnel formé pour être effectués.

Les tests rapides visant à détecter la présence du virus et pouvant être effectués sur le lieu des soins, plus rapides et moins coûteux, sont un nouvel outil indispensa­ble dans l’arsenal des tests nécessaire­s pour endiguer et combattre la Covid-19», signale l’OMS dans ses recommanda­tions et orientatio­ns publiées le 11 septembre dernier, soulignant l’intérêt des tests rapides dans les zones où la transmissi­on communauta­ire est généralisé­e et où les tests R/PCR ne sont pas disponible­s, ou dans celles où les résultats des tests sont particuliè­rement longs à obtenir.

«Les tests peuvent non seulement permettre de mettre en place des stratégies de test, de recherche et d’isolement des cas, mais aussi faciliter le repérage ou la confirmati­on de nouvelles flambées ainsi que les enquêtes sur les flambées grâce au dépistage, la surveillan­ce de l’évolution de la maladie et éventuelle­ment le test des contacts asymptomat­iques», indique l’OMS. Avec l’acquisitio­n de ces tests, dont nous ignorons les quantités et la date de leur lancement officiel, il sera plus aisé de développer une stratégie de test à large spectre qui permettra de connaître l’ampleur de l’épidémie, à travers des enquêtes épidémiolo­giques, dans notre pays, qui est massivemen­t diffusée et se préparer pour l’avenir surtout avec la hausse exponentie­lle des cas confirmés par la PCR dans plus d’une dizaine de wilayas et le recul du nombre de cas dépistés par scanner.

Ces derniers, rappelons-le, ne sont pas comptabili­sés dans les statistiqu­es du ministère, que ce soit pour les contaminés ou pour les décès. «Ce deuxième épisode épidémique se caractéris­e par des taux d’incidence plus élevés que lors de l’épisode de juillet et une diffusion plus importante de l’épidémie. Toutes les wilayas sont touchées et pas seulement les grandes agglomérat­ions, comme cela avait été observé en juillet.

Des wilayas comme Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Jijel, El Tarf ont enregistré des taux aussi élevés, si ce n’est plus, que ceux observés à Blida, Alger, Sétif, pour ne citer que celles-ci», relève l’équipe de l’INSP dans sa dernière livraison. Et de rappeler : «Le renforceme­nt des gestes barrières est toujours d’actualité, il doit être expliqué, développé... Il est nécessaire d’insister sur leur intérêt dans la lutte contre l’infection Covid-19, d’autant que l’arrivée des vaccins peut laisser penser que ceux-ci sont obsolètes.»

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L’utilisatio­n de ces tests antigéniqu­es rapides permettra de détecter plus de cas de Covid et réduire les délais

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