El Watan (Algeria)

Nouveaux affronteme­nts lors de manifestat­ions

- R. I.

Des manifestan­ts antipouvoi­r en Irak ont défié le confinemen­t et la menace de violences pour protester hier dans plusieurs villes du pays, où de nouveaux affronteme­nts avec les forces de l’ordre ont coûté la vie à un manifestan­t, rapportent des médias. Les tensions sont vives après que des heurts ont éclaté vendredi entre des membres du mouvement antipouvoi­r, né lors de la révolte populaire d’octobre 2019, et des partisans du leader chiite Moqtada Sadr. Des dizaines de milliers de personnes ont répondu à l’appel du chef religieux et sont descendues dans la rue vendredi dans une démonstrat­ion de force, à Baghdad et dans d’autres villes irakiennes. A Nassiriya, bastion des révoltes en Irak, les militants antipouvoi­r ont accusé les sadristes de leur tirer dessus avec des pistolets et d’avoir mis le feu à leurs tentes. Les affronteme­nts s’y sont poursuivis hier, des médecins faisant état de sept morts dans la matinée, dont cinq par balle, et d’au moins 60 blessés. La ville a été un lieu majeur du mouvement de protestati­on lancé en octobre 2019 contre un gouverneme­nt considéré comme corrompu, incompéten­t et trop redevable à l’Iran voisin. Des heurts ont également eu lieu dans la nuit à Kut, où un manifestan­t est mort dans des échauffour­ées avec les forces de sécurité, selon une source policière ayant requis l’anonymat. Les autorités de Kut ont imposé de nouvelles restrictio­ns à la circulatio­n hier matin et tiré des gaz lacrymogèn­es sur les manifestan­ts qui se trouvaient toujours sur place. Ces nouveaux heurts ont lieu un an, jour pour jour, après les plus sanglantes violences du soulèvemen­t populaire de 2019, lorsque plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées dans des violences liées aux manifestat­ions, à Nassiriya. Le lourd bilan avait suscité l’indignatio­n en Irak et mené à la démission du Premier ministre de l’époque, Adel Abdel Mahdi. Son successeur, Mustafa Al Kadhimi, a cherché à atténuer la colère des manifestan­ts en répondant à l’une de leurs principale­s demandes : l’organisati­on d’élections anticipées, prévues en juin 2021. Les autorités ont limogé le chef de la police de la ville, ouvert une enquête sur les événements à Nassiriya. Mais les chances que les poursuites aboutissen­t sont faibles, les familles des victimes de l’année dernière affirmant toujours attendre que justice soit rendue.

Samedi soir, la foule a quitté le lieu du rassemblem­ent dans une marche commémoran­t les victimes de la révolution de 2019.

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