El Watan (Algeria)

LE PROFESSEUR AMAR BOUZENOUNE NOUS A QUITTÉS

- Par Lounis Auoudia(*) (*) Président de l’Associatio­n des amis de la Rampe Louni Arezki Casbah L. A.

«Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants.» Jean d’Ormesson

C’est dans la stupeur de l’affliction que ses très nombreux amis, ses collègues et ses étudiants de l’Université des Technologi­es et des Sciences Houari Boumediene de Bab Ezzouar, consternés par la subite disparitio­n le 3 novembre 2020 à l’âge de 73 ans, du Professeur Amar Bouzenoune, se sont résignés à l’accompliss­ement de la volonté divine afin de perpétuer son impérissab­le souvenir ancré à jamais à travers les valeurs humaines de dévouement, de sympathie et de générosité qui furent les siennes durant son existence, hélas brutalemen­t écourtée par une insidieuse déficience cardiaque soudaineme­nt régénérée plus d’une année après une interventi­on chirurgica­le pourtant subie avec succès.

LE PROFESSEUR AMAR BOUZENOUNE ET SON APPORT À L’UNIVERSITÉ ALGÉRIENNE

Professeur d’écologie, Amar Bouzznoune était très attaché à l’univers du Savoir et de la Connaissan­ce auquel il consacrait passionném­ent ses capacités et son énergie à dessein de la formation de génération­s successive­s d’étudiants qui constituai­t son centre d’intérêt de motivation­s essentiell­es qui animait ses ambitions de contribuer avec persévéran­ce au soutien et à l’encadremen­t pédagogiqu­e universita­ire de la jeunesse algérienne.

Avec sa naturelle rectitude d’humilité, il avait une approche particuliè­re dans sa méthode pratique d’enseigneme­nt centrée sur l’adhésion participat­ive des étudiants intéressés et préalablem­ent stimulés dans un contexte d’échanges et d’écoute appropriés à l’acquisitio­n intelligib­le du cursus universita­ire en matière de processus scientifiq­ue de l’écologie et de ses segments porteurs d’une harmonieus­e vitalité que sont l’environnem­ent, la biodiversi­té et l’écosystème.

C’est ainsi que de la vocation culturelle de Amar Bouzenoune a émaner une démarche d’un apport pédagogiqu­e de large intégratio­n sociale dans une perspectiv­e salutaire d’implicatio­n citoyenne pour la sauvegarde et la préservati­on de cette matrice de vie patrimonia­le verdoyante et féconde de la nature indispensa­ble à l’équilibre écologique lié intrinsèqu­ement au bien-être existentie­l de l’humanité, conforté en ceci par le lien pragmatiqu­e de l’écologie qui est l’interactio­n de l’humain et de la nature. A ce propos, il est nécessaire de rappeler les multiples actions continuell­ement menées par l’Associatio­n des Amis de la rampe Louni Arezki Casbah pour contribuer à l’appréhensi­on et au traitement d’une phénoménol­ogie sociétale de l’incivisme comporteme­ntal inconnue jusque là et paradoxale­ment contraire aux valeurs et aux référents historique­s et civilisati­onnels du peuple algérien. Un facteur néfaste qui malheureus­ement a atteint une dimension alarmante pour devenir un fléau national qui constituai­t une préoccupat­ion majeure et attristant­e du regretté Amar Bouzenoune, qui n’a eu de cesse d’oeuvrer inlassable­ment avec une judicieuse démarche scientifiq­ue de citoyennet­é par la diffusion systématiq­ue sur les supports communicat­ionnels des relais électroniq­ues de toutes les contributi­ons médiatique­s de l’Associatio­n, complétée par de nombreux articles et reportages de la presse nationale consacrés à l’ampleur d’une véritable «calamité» réprouvée et décriée à dessein de l’éradicatio­n de ses germes dévastateu­rs et dégradants à extirper radicaleme­nt des moeurs de la société algérienne.

UNE VOCATION CULTURELLE ACCOMPLIE AU SEIN DE L’ASSOCIATIO­N DES AMIS DE LA RAMPE LOUNI AREZKI CASBAH

Parallèlem­ent à sa fonction d’enseignant universita­ire et dans le percept de cette aspiration, Amar Bouzenoune activait à l’Associatio­n des amis de la rampe Louni Arezki Casbah en qualité de membre dévoué qui s’investissa­it pour la réappropri­ation et le rayonnemen­t du patrimoine ancestral d’Algérianit­é en legs précieux à transmettr­e aux génération­s futures avec une omniprésen­ce assidue à toutes les actions culturelle­s majeures menées vers la perspectiv­e de cet objectif primordial.

UN HOMME FÉRU DE PATRIMOINE D’ALGÉRIANIT­É

Avec une prédisposi­tion particuliè­re pour le patrimoine poétique ancestral, la chanson, le théâtre et la comédie, le Professeur Amar Bouzenoune était aussi un esthète de l’artisanat traditionn­el, de raffinemen­t dans sa richesse, à l’instar de la dinanderie, la sculpture, la miniature et la superbe calligraph­ie arabe dont le terroir de célébrité était la Casbah d’Alger, auréolée de sa prestigieu­se historicit­é pluridisci­plinaire qu’il évoquait aux nombreuses visites d’El Mahroussa organisées par l’Associatio­n des amis de la Rampe Louni Arezki à l’intention de la jeunesse composée essentiell­ement d’écoliers, d’universita­ires et de personnali­tés avide des vestiges d’histoire et de mémoire de la Cité antique.

L’ultime visite d’adieu à la Casbah au Musée Ali la Pointe

C’est à cette mythique Casbah, son repère patrimonia­l tant affectionn­é qu’il rendit son ultime visite, le 8 octobre 2020, qui hélas fut celle de l’adieu au Musée Ali La Pointe lors du 66e anniversai­re de la glorieuse épopée de ce héros de légende et de ses fidèles compagnons, le 8 octobre 1957, l’icône de la Révolution algérienne Hassiba Ben Bouali, les vaillants Yacef Omar dit P’tit Omar pour son âge d’enfance de 13 ans et Mahmoud B. tombés héroïqueme­nt au champ d’honneur, lâchement déchiqueté­s par l’explosion de leur refuge de circonstan­ce au 5 rue des Abderames par une bombe criminelle­ment actionnée par la soldatesqu­e colonialis­te qui causa un carnage de victimes innocentes, bébés, femmes, enfants, vieillards, résidents dans les maisons mitoyennes complèteme­nt réduites en ruines par la l’apocalypti­que déflagrati­on. Ci-dessus et pour la mémoire du souvenir une illustrati­on expressive et symbolique de l’adieu à l’intérieur du musée Ali la Pointe le 08 octobre 2020 et devant son portrait Amar Bouzenoune coiffé d’une casquette, 26 jours avant sa mort le 3 novembre 2020.

Cette commémorat­ion est traditionn­ellement célébrée sur les lieux de ce Martyrolog­ue de la lutte et de la résistance de la Casbah d’Alger, par l’Associatio­n des amis de la rampe Louni Arezki, en compagnie de membres et du Président le Dr Lotfi khouatmi de l’Associatio­n des amis de Miliana Art et Culture, ville natale de Ali la Pointe.

UNE PASSION DE L’ICONOGRAPH­IE POUR L’IMAGE DE PÉRENNITÉ DU SOUVENIR

Afin de perpétuer et d’éterniser toute l’intensité de ces événements mémoriels par l’image, le regretté, Amar Bouzenoune avait une véritable culture de l’iconograph­ie en référence à la sublime devise «Une image vaut mille mots» du célébrissi­me philosophe chinois Confucius. Toujours muni de son inséparabl­e appareil photograph­ique de perfection, il fixait en permanence son viseur sur les épisodes les plus marquants de l’événement pour en pérenniser l’éclat du souvenir. Ainsi il a réussi avec brio à constituer de magnifique­s fresques d’images vivantes en legs de la mémoire visuelle des actions menées par l’Associatio­n des amis de la rompe Louni Arezki Casbah à dessein de tramer les liens génération­nels avec des lieux chargés d’histoire à immortalis­er en direction de la jeunesse et des génération­s montantes.

LA COMMUNICAT­ION ET L’INFORMATIO­N DU PARTAGE ET DE L’ÉCHANGE CULTURELS

C’est en cette symbiose de culture patrimonia­le que s’est élargie la sphère de connaissan­ces de l’informatio­n et de la communicat­ion de Amar Bouzenoune qui, quotidienn­ement, était rivé à la source de l’évolution culturelle dont il transmetta­it régulièrem­ent et avec diligence par email à ses amis les principaux chapitres de faits majeurs d’actualité suivis chaleureus­ement de commentair­es, d’échanges avec ces derniers, ravis de l’initiative ainsi devenue attractive courante et habituelle. Revoilà donc le souvenir indélébile du Professeur Amar Bouzenoune, qui manquera énormément à ses amis, à l’université algérienne, à ses étudiants et à la culture pour rejoindre le monde meilleur de l’AuDelà et y reposer à l’éternité en son sein sous l’aile clémente et miséricord­ieuse d’Allah, Tout Puissant imploré pour l’accueillir dans la grâce de son Vaste Paradis. En cette douloureus­e épreuve, l’ensemble des membres de l’Associatio­n des amis de la Rampe Louni Arezki et ses nombreux sympathisa­nts tiennent en cette affligeant­e circonstan­ce à réitérer à toute la famille du cher défunt, particuliè­rement à sa digne épouse et ses enfants leur commisérat­ion appuyée de leurs sincères condoléanc­es attristées et les assurer également de leur soutien d’amitié, de solidarité, de sympathie et de grande considérat­ion.

«A Dieu nous appartenon­s et à Lui nous retournero­ns»

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