La crise sanitaire plonge des étudiants étrangers dans la précarité
Dans sa chambre de la cité universitaire de Paris, Jesus Alejandro déballe les vivres qu’il a récupérées auprès des Restos du coeur : la crise sanitaire l’a plongé dans la précarité, comme de nombreux étudiants étrangers. Au-dessus de son bureau, ce Vénézuélien de 24 ans a collé des post-it fluo avec des phrases en forme de mantras : «Creo en mi» («Je crois en moi»), «Debo salir muy bien en el master» («Je dois réussir mon master»)... Jesus Alejandro est arrivé en France en mars pour y décrocher un diplôme d’ingénierie numérique. Pour se financer, il avait trouvé un job d’équipier dans une chaîne de restauration rapide. Mais ce travail s’est arrêté brutalement avec le premier confinement en mars. Pour payer le premier loyer de sa chambre – 580 euros par mois – il n’a pu compter que sur une aide exceptionnelle offerte alors par la Cité universitaire, qui loge 6000 étudiants (dont 80% d’étrangers) dans le sud de Paris.
Sa situation reste aujourd’hui très délicate, d’autant plus que l’étudiant s’impose d’envoyer de l’argent à sa famille. Une «obligation morale», confie ce jeune homme aux airs sages qui rêve de pouvoir faire en France un doctorat en «mécanique des fluides numériques». Une fois l’argent transféré, il ne lui reste que «plus ou moins 100 euros» par mois. Alors, depuis la fin du mois d’octobre, il profite, avec d’autres locataires de la «Cité U», des distributions qu’organisent chaque semaine les Restos du coeur.